Pari gagné pour Mathias Malzieu

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous n’êtes pas sans savoir l’amour que je porte aux œuvres de Mathias Malzieu, et notamment ses œuvres littéraires. J’aime beaucoup ce qu’il fait avec Dionysos, mais c’est lorsqu’il prend la plume que je l’apprécie le plus. Actuellement, je pense qu’il est le seul à pouvoir transmettre le plus d’émotions avec de simples mots. Tout ce qu’il écrit est beau, poétique, imaginatif, passionnant et passionné. Cet auteur permet de faire rire, de pleurer aussi, de réfléchir sur de nombreuses choses, mais également aide à faire le deuil d’une personne aimée, avec Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi.

Enfin, tout ça vous le savez déjà, puisque je vous avais posté en novembre un chronique sur ses œuvres, à (re)lire ICI.

L’œuvre la plus « complète » de Mathias Malzieu est à ce jour La Mécanique du Cœur. En effet, l’œuvre littéraire est parue en octobre 2007 aux éditions Flammarion. En novembre 2007, donc un mois après, l’album La Mécanique du Cœur est sorti, avec de sacrées guest-stars : Olivia Ruiz, Arthur H, Jean Rochefort, Alain Bashung, Grand Corps Malade, Eric Cantona, et d’autres encore ! Cet album est une retranscription du roman homonyme.

Lorsque j’ai lu le livre, je ne connaissais pas réellement Dionysos, mais actuellement, je ne peux que vous conseiller d’opter pour l’album en fond sonore lorsque vous lisez La Mécanique du Cœur.

Mais voilà, Mathias Malzieu est allé encore plus loin, puisqu’en février 2014, le film d’animation Jack et la Mécanique du Cœur est sorti à son tour. Au moment de sa sortie, je n’ai pas pu le voir, mais je me suis jurée de le voir un jour, d’une manière ou d’une autre.

Très récemment, Jack et la Mécanique du Coeur (que nous abrégerons par JMC entre nous) est sorti en DVD, le 2 juillet pour être précise.

 Je regarde la plupart des films en streaming sur internet, mais il y a des artistes que je veux « faire vivre », que je veux encourager. Mathias Malzieu en fait partie. J’ai donc acheté le film et lorsque je l’ai lancé, je dois avouer que j’avais un peu d’appréhension. Quand un livre vous a énormément plu, quand il symbolise pour vous énormément de choses et qu’il fait partie de ces livres qui ont marqué votre existence, vous avez peur d’être déçue par l’adaptation cinématographique. Mais déjà, premier bon point : le film était co-réalisé par Mathias Malzieu et Stéphane Berla. On pouvait donc se dire que l’esprit général de l’œuvre allait être respecté.
Et après les 90 minutes que durent ce film d'animation, j'étais vraiment très satisfaite. Et cela va peut-être vous paraître étrange, mais j'étais fière. Fière de ce que tous les gens qui avaient travaillé sur ce film ont pu faire, fière de voir que l'histoire était magnifiquement racontée et retranscrite. C'est peut-être idiot, puisque je ne connais pas personnellement Mathias Malzieu ou les nombreux professionnels ayant travaillé sur JMC.

Tout était comme je l’avais imaginé ! Les dessins sont sublimes, très délicats et touchants (un immense bravo à Nicoletta Ceccoli, chargée du graphisme). Parfois, certains détails graphiques me rappelaient les graphismes d’Arthur et les Minimoys, notamment la texture des cheveux ou le grain de peau des personnages. Et en regardant les bonus, j’ai compris pourquoi : Luc Besson a co-produit JMC. Ceci explique cela : sa patte a certainement été apportée au film. De plus, on retrouve sur les personnes qui prêtent leur voix aux personnages (Olivia Ruiz en Miss Acacia ou Mathias Malzieu lui-même en Jack) de véritables traits appartenant aux doubleurs : la finesse d'Olivia Ruiz, la dégaine d'Arthur H, le visage de Mathias Malzieu. C’est assez stupéfiant ! On retrouve aussi également une part de l’univers du dessinateur Benjamin Lacombe (découvrez son blog ICI) qui avait été chargé des couvertures du livre pour l’Espagne notamment. Magnifique.

Vous l’aurez compris, visuellement JMC est sublime. Mais il n’y a pas que ça. En plus d’une histoire à la beauté et la poésie absolues, la musique est elle aussi parfaite. C’est justement l’album de Dionysos, La Mécanique du Cœur, qui sonorise le film, avec quelques titres en plus (des inédits ou d’autres extraits des précédents albums de Dyonisos).

Illustration du très talentueux Benjamin Lacombe

Enfin, je ne sais pas si je suis la seule, mais j’ai trouvé de nombreuses allusions diverses dans JMC. Par exemple, tout le passage du film qui se passe dans le cirque m’a beaucoup rappelé le film Big Fish de Tim Burton dont l’univers général est assez proche de JMC. Puis il y a aussi la robe rouge de Miss Acacia qui, pour ceux qui connaissent déjà le monde de Malzieu, rappelle la robe présente dans le livre Métamorphose en bord de ciel (que je pense relire cet été) et sur l’album Bird’n’roll. Tous ces petits détails que seuls les initiés pourront remarquer prouvent que la continuité dans les œuvres de Mathias Malzieu (littéraires et musicales) donnent une sorte de sentiment d’appartenance, une certaine complicité entre l’auteur et ses lecteurs.

Jack et la Mécanique du Cœur n’est que pure réussite qui montre que Mathias Malzieu est un artiste touche-à-tout complet et talentueux. Littérature, musique et maintenant cinéma… Sublime ! Cher monsieur Malzieu, si vous passez dans le coin, sachez que nous attendons avec impatience le prochain livre et, pourquoi pas, une nouvelle adaptation cinématographique.