Wouah. C’est ce que j’ai pensé en premier lieu en
achevant Cadrages & Débordements.
Pourquoi ? Parce qu’on lit des phrases franches, sans langue de bois. Des
phrases naturelles voire mêmes un peu bancales, mais on y trouve alors une
sorte de fragilité et d’émotion attendrissante. On retrouve le franc-parler de
Marc Lièvremont et on sourit des interventions de ses dialogues avec Pierre
Ballester, le co-auteur. C&D est
l’occasion de découvrir les faces cachées du Rugby, mais aussi de comprendre un
homme tant critiqué et humilié par les journalistes et quelques supporters. On
découvre que finalement, Lièvremont est un OVNI. Un OVNI parce qu’il faut le
reconnaitre, il est un homme atypique qui assume tout ce qu’il dit. Et quelques
fois, tout ceci lui a joué des tours. Un OVNI parce qu’en y réfléchissant bien,
avant ce bouquin, personne ne connaissait réellement Marc Lièvremont.
Bien que divisé en 4 grandes parties, C&D est selon moi constitué de 3
grandes parties : la Coupe du Monde 2011, ses 4 années globales en tant
que sélectionneur et enfin, une partie beaucoup plus personnelle :
l’histoire de l’homme, de ses valeurs et de sa vie.
La « première partie » (comprenons
« ma » première partie) est vraiment très émouvante. On revit avec
Marc la finale de la Coupe du Monde, vue de « l’intérieur ». Pour
nous, supporters, cette défaite fût terrible, mais imaginez un peu l’état
d’esprit de Marc Lièvremont, du reste du staff et des joueurs.
Indescriptible ! Sortez les mouchoirs ! On se rappelle tous du visage
tuméfié de Parra, des larmes de Servat, de Clerc et Médard dans les bras l’un
de l’autre, du baiser volé d’Harinordoquy. Mais la vache, imaginez cela de
l’intérieur ! La pression qui retombe, les regrets et les larmes qui
arrivent… Wouaouh… Marc nous fait revivre tout ça, et c’est poignant, émouvant.
Et parfois, ça fait mal : « On
est tous là, plus ou moins autour, en grappe, en chagrin, en souffrance. Tout
le monde est seul ». (p.15).
Durant la suite de cette « partie », Lièvremont
explique certains de ses choix, mais aussi ses ‘débordements’, face à la presse (je ne reviens pas sur le « tu m’emmerdes avec ta question »,
devenu culte). Cette « partie » est une immersion totale dans
l’organisation de la Coupe du Monde, mais aussi une immersion dans l’esprit de
Lièvremont : ses doutes, ses choix, ses envies et aussi ses peurs.
Poignant et prenant.
La « deuxième partie » est une sorte de
rétrospective de sa carrière en tant que sélectionneur du XV de France. Ses 4
années de bons et loyaux services. Marc Lièvremont revient sur le Tournoi 2010
(Grand Chelem, of course), sur l’hécatombe face à l’Australie au Stade de France,
sur le bilan mitigé du Tournoi 2011 et donc, forcément, sur l’humiliation
Romaine. Je pense que c’est cette « partie » qui m’a le moins plu,
bien qu’elle soit agréable à lire. Le rythme est légèrement plus lent, et les
termes moins passionnés (bien que l’émotion soit encore là, il n’y a aucun
doute là-dessus).
La « dernière partie » est bien plus intime,
puisque Marc Lièvremont y parle de son enfance, de ses débuts dans le Rugby et
de toute sa carrière.
Avec Thierry Dusautoir et Jo Maso
En somme, grâce à Cadrages
& Débordements, le lecteur découvre Marc Lièvremont, certes, mais
également l’univers « caché » du Rugby. Au fil de la lecture, on
prend vraiment part aux évènements (bien qu’on sache très bien qu’ils sont déjà
passés) et on s’immisce au sein du XV de France.
D’un point de vue personnel, j’espère que ce livre
ouvrira les yeux de certains rabats joie qui prennent un malin plaisir à
critiquer Lièvremont, et ce, depuis plus de 4 ans. Puisqu’avant d’avoir été le
sélectionneur de l’Équipe de France, Marc Lièvremont est un homme, et comme
chaque être humain, il ressent des choses. Alors il serait temps de comprendre
que s’acharner de la sorte sur une personne est infondé, perfide, bête et
méchant. C&D est aussi l’occasion
de découvrir que derrière les sourires et l’enthousiasme des joueurs, la vie de
rugbyman (et de ceux du staff, évidemment) n’est pas évidente tous les jours. Enfin,
autre raison d’avoir du respect envers Lièvremont : jamais, vraiment
JAMAIS, Marc ne va critiquer et s’attaquer à un joueur ou à un membre du staff.
On sent parfois une certaine colère mais jamais il ne citera de nom. On découvre
d’ailleurs que certains joueurs ont beaucoup d’estime aux yeux de Marc Lièvremont
(je pense notamment à Thierry Dusautoir -affectueusement baptisé Capitaine Courage-, Morgan Parra, Julien
Bonnaire, William Servat, Lionel Nallet, et tant d’autres).Le livre est émouvant et, certes je me répète, Marc Lièvremont se livre à nous sans aucun tabou et langue de bois.
Bref, je pense que Cadrages
& Débordements vaut largement le coup d’être lu. Le Rugby est une
grande famille, et à travers les lignes de ce livre, Marc Lièvremont nous ouvre
la porte sur certains éléments de cette famille… j’adore !
Crédit photos : Fnac, BO-PB, Made in Rugby.
En 2015 on va gagner.
RépondreSupprimerEt ben tu vois merci poulette ! Je n'avais mais alors pas du tout envie de lire ce livre et après avoir lu ton article je dois dire que tu as gravement éveillé ma curiosité car en effet il faut le comprendre et le cerner le Lièvremont et apparemment ce livre aide grandement à y voir un peu plus clair sur ces attitudes et comportement je vais peut être me le prendre bientôt du coup
RépondreSupprimerJ'hésite vraiment à le l'acheter. :/
RépondreSupprimerTrès bon article :)
RépondreSupprimerJe pense sérieusement à l'acheter :)
J'ai vraiment envie de le lire. ^^
RépondreSupprimerJe suis ( que ) à la page 45. J'ai pleuré ( souvent ). C'est vraiment émouvant. J'adore. C'est vraiment l'envers du décors. On vit les choses du dedans. Et en plus, j'ai en tête la vidéo que tu m'as montrée hier soir.
RépondreSupprimerMerci d'être passée ma belle :D
RépondreSupprimerTa critique me donne envie de le lire !
RépondreSupprimer