J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Marie-Alice Yahé, demie de mêlée de l’Equipe de France de rugby féminin et de Perpignan, mais aussi Cyrielle Bouisset (2ème ligne de Perpignan) et Jean-Pierre Falcon (entraîneur). Vous l’avez compris, le rugby féminin était à l’honneur !
Le XV de France féminin ayant décroché la deuxième place
du Tournoi des VI Nations 2012 (derrière l’Angleterre), j’ai trouvé que c’était
une bonne idée de partager avec vous l’interview que j’avais réalisé de Marie-Alice
Yahé, capitaine des Bleues. Evidemment, les sujets évoqués ne sont plus à
l’ordre du jour.
C’est avec l’autorisation du journal de L’Humanité que je
partage cet entretien avec vous. Retour en arrière, retour en juin 2011.
« Le rugby
féminin n’a pas la place qu’il mérite »
A bientôt 27 ans, Marie-Alice Yahé, demie de mêlée de
l’USAP XV féminin, vient de remporter le Top 10. Entretien.
Demie de mêlée tricolore depuis2008, Marie-Alice Yahé
consacre sa vie au rugby. Après un début de carrière à Montpellier, elle est
depuis 2009 à Toulouges, club s’appelant actuellement USAP. Marie-Alice Yahé
revient sur sa saison catalane, son statut de capitaine au sein du XV de France
et la place du rugby féminin dans le sport.
Comment vous êtes-vous intéressée au rugby ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Je m’y suis intéressée tout
naturellement : c’était le seul et unique sport pratiqué dans la famille.
Mes frères y jouaient chacun de leur côté, mon père était joueur et entraîneur.
Je suis née avec le ballon ovale (rires).
Les dimanches étaient bercés par les matches de mon père, de mes frères, ou
ceux de la télé. Ensuite, lorsque je suis arrivée à la fac de Dijon, une équipe
se créait. Une de mes copines y était et elle m’a embarquée ! Je savais
déjà faire des passes, ayant appris avec mes frères. Cet entraînement m’a plu
et… tout a commencé. J’ai un énorme soutien de mes proches. Mes parents n’ont
loupé aucun des matches : ils étaient à la Coupe du Monde en Angleterre,
au Tournoi des VI Nations, à la finale de l’USAP. Ils suivent de très près ma
carrière (rires) !
Vous est-il facile de concilier votre vie professionnelle
et votre vie rugbystique ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Personnellement, je ne jongle pas entre
les deux, car je ne travaille pas. Ça va faire quatre ans que je ne fais que du
rugby. Je suis masseuse, et je n’arrivais pas à trouver des disponibilités pour
pouvoir m’entraîner tous les soirs, être disponible le week-end pour les
déplacements internationaux. Je n’ai donc pas d’employeur, puisque les
conditions ne sont pas favorables à mon métier. J’ai donc pris l’initiative de
me consacrer qu’au rugby pour l’instant. J’ai la chance d’avoir ma famille
derrière, et les aides du club qui me permettent de pouvoir faire du rugby,
sans pour autant en vivre.
Pierre Camou, président de la Fédération Français de
Rugby (FFR) a déclaré « Il n’y a pas deux rugby, l’un féminin et l’autre
masculin. Mais un seul et même sport, pratiqué dans l’égalité la plus parfaite ».
Pensez-vous que les valeurs du rugby sont les mêmes chez les hommes et les
femmes ?
MARIE-ALICE YAHÉ. C’est tout à son honneur, car c’est
respecté par ce qu’il fait de son côté pour le rugby féminin. Depuis qu’il est
président de la FFR, le rugby féminin a énormément évolué, que ce soit
financièrement, ou dans les infrastructures, à Marcoussis ou dans nos
déplacements, et même dans le regard que la FFR a de nous. Cette citation, nous
l’avons entendu lorsque Pierre Camou a pris ses fonctions et il tient vraiment
sa promesse. Mais maintenant, il est vrai que si l’on prend la citation telle
qu’elle est, c’est loin d’être le cas, puisque le rugby était à l’origine
masculin et non féminin. De ce fait, il y a déjà une différence énorme. Les hommes
eux, ont la possibilité de vivre du rugby. La différence vis-à-vis du public
est importante, elle aussi. C’est vrai qu’il y a une médiatisation faible
autour du rugby féminin, donc nous rapportons beaucoup moins d’argent que le
rugby masculin. Mais le rugby féminin évolue. Quand je suis arrivée dans l’Équipe
de France, nous n’avions rien du tout, par rapport à ce que nous avons à l’heure
actuelle. Il y a encore du chemin à faire avant que le rugby féminin ait la
place qu’il devrait avoir.
Le rugby féminin est peu médiatisé. Comment analysez-vous
ce manque de reconnaissance ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Il y a différentes explications, elles
sont toutes un peu liées. La première est que le rugby est un milieu
relativement macho, voire machiste : les gens ont du mal à accepter que l’on
joue. Beaucoup pensent que nous sommes des filles qui cherchent à copier les
garçons, mais notre jeu est différent. En tant que femme, c’est dur de se faire
sa place dans un milieu d’hommes. Puis, il y a aussi le côté financier. J’espère
pour les filles qui arriveront derrière moi que les regards vont changer. Mais le
Seven (le rugby à VII) a connu un
grand essor, puisqu’il va arriver aux JO de 2016. Les filles vont être beaucoup
plus considérées. Au XV de France, nous encourageons beaucoup les filles du
Seven. Si elles rapportent des médailles aux JO, le rugby féminin connaîtra
peut-être son heure de gloire (rires).
Le Seven est le seul à pouvoir faire bouger les choses.
A propos du XV de France, avez-vous le soutien du XV de France
masculin ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Oui, quand nous avons des déplacements
internationaux, comme le Tournoi des VI Nations, nous avons des messages de
soutien avant nos matches, et nous leur en envoyons également. Depuis que Marc
Lièvremont a pris ses fonctions, il y a eu des joueurs qui sont venus faire des
ateliers mêlées avec les joueuses de l’Équipe de France. Nous avons souvent des
nouvelles de Marcoussis. Mais c’est un monde à part, car le rugby féminin et le
masculin sont relativement séparés. Mais le staff et les joueurs respectent
notre équipe, c’est aussi pour le bien de l’Équipe de France, car nous portons
le même maillot, et donc les mêmes valeurs. Il n’y a aucun soucis au niveau du
soutien, mais il y a peut-être des joueurs plus ouverts que d’autres sur le rugby
féminin.
La Coupe du monde masculie a lieu au mois de septembre,
mais la vôtre arrive également, en 2014. Cet objectif vous booste-t-il ou
préférez-vous vous concentrer sur le présent ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Je suis assez partagée. Comme vous le
dites, l’objectif est fixé : c’est la Coupe du monde de 2014, aucun
alternative est possible (rires). Maintenant,
nous savons qu’avant cet objectif, il y a beaucoup d’échéance. Cette année, nous
sommes une équipe en reconstruction, nous avons eu un énorme changement sur les
effectifs : des joueuses plus ou moins âgées ont arrêté, d’autres
continuent mais savent qu’elles n’iront peut-être pas jusqu’à la prochaine
Coupe du monde, mais beaucoup de jeunes arrivent. Il faut les préparer. Nous avons
une sorte de saison de transition, compliquée à gérer, et d’ici la Coupe du
monde, il y aura certainement d’autres changements. Je prends les choses comme
elles viennent : de nombreuses choses peuvent arriver. Il faut travailler.
La Coupe du monde est encore loin dans le sens où rien n’est réellement fixé.
Après votre carrière de joueuse de haut niveau,
souhaitez-vous entraîner, ou passer à autre chose ?
MARIE-ALICE YAHÉ. C’est encore une grande question pour
moi. A priori, je voulais totalement passer à autre chose car je ne me sens pas
capable d’entraîner ; comme j’en ai parlé avec l’entraîneur et le
sélectionneur de l’Équipe de France, c’est une chose qui s’apprend. J’ai peur
de mal savoir retransmettre. De par mon statut, je vais peut-être passer des
diplômes dans ce domaine là. Je ne sais pas exactement si je vais rester dans
le rugby ou revenir à ma passion, mon métier de masseuse. Mais… il va falloir
que je me remette à travailler, malheureusement (rires).
Entretien réalisé
par Ariane Piot.
Merci au journal L'Humanité pour l'autorisation de publication sur mon blog.
Crédit photos : Sports.fr
belle interview je pense kil faudrai s'interesser plus a ce quelle font se sont de bonnes joueuses aussi
RépondreSupprimerTrès sympa cette interview. J'ai trouvé les questions super bien recherchées et ciblés. :)
RépondreSupprimerMARIE-ALICE YAHE , ne serait-ce la nouvelle fiancé de Beauxis par hasard ?:)
Bises, Camille .
Ah au faite , je voulais te demander . j'ai entendu dire que il y aurait un magasin forever 21 Rue de Rivoli mais sur le net appart celui de Velizy je ne trouve pas ce fameux magasin tu saurais pas par hasard s'il y est ? :)
RépondreSupprimerMerci .
Bisous !
C'est la classe ! Elle était déjà avec Beauxis à l'époque ? Parce que si oui, ça explique pourquoi elle peut ne pas travailler.
RépondreSupprimerTu es sûr que dans une vie antérieure tu n'étais pas journaliste people ?
RépondreSupprimerTrès honnêtement, je ne sais pas si Marie-Alice était déjà avec Beauxis, et il faut avouer que ça ne me regarde pas et que ça n'avait pas lieu d'être dans cette interview.
Mais.... Moi aussi je suis une fouille merde, alors je ne peux pas te cacher que j'y ai pensé aussi mouahahaaa
Interview très intéressante merci à toi de nous l'avoir fait partagé ! :-)
RépondreSupprimerThanks girl ! ;-)
RépondreSupprimerElle est très bien cette interview. :)
RépondreSupprimerElle est géniale, Marie-Alice !
RépondreSupprimerSi seulement toutes les rugbywomen pouvaient être aussi mignonnes que Miss Yahé... Et je peux te dire que j'en ai vu plus d'une !
RépondreSupprimerSi un jour le SF féminin atteint le Top 10, je la vois bien en rose, Marie-Alice :)
Roooh Juju, moi je dis STOP aux clichés !! Elles ne sont pas toutes laides : va sur le site de la FFR et va voir l'effectif du XV féminin. Tu verras bien. (pov' naz)
SupprimerOuais mais d'après ce que j'ai compris, elle se plaît à l'USAP alors... On verra. Mais de toute façon le SF féminin est encore en Féréral 3, poulet !
Elle est prise Jules et t'es trop jeune !
Supprimerelle est prise Jules et t'es trop jeune !
RépondreSupprimerJe sais, cher(e) anonyme : elle est fiancée à Lionel Beauxis. Et... Comment sais-tu que je suis jeune (je te démasquerai, anonyme) ?
SupprimerPuis, comme dirait notre chère Ariane nationale : "si j'ai des yeux, c'est fait pour m'en servir" (j'approuve totalement) !!
Ah ah, mais c'est qu'il a l'air con le Juju hein !
SupprimerSans aucune image dégueulasse, tu as la queue entre les jambes (j'espère pour toi), hein, maintenant que tu sais qui se cache derrière "Anonyme".
M'enfin, je t'en veux pas, va.
Zoubis !
PS : et oui, si j'ai de yeux, c'est fait pour m'en servir (après tout, on ne vit qu'une fois, et la vie est courte) :)
Oh mais je savais que tu avait un stage dans une rubrique sport mais je savais pas du tout que c'étais à l'Huma !! La classe :-p j'dore ce journal !!!!
RépondreSupprimerMerci ! Ça me fait plaisir de lire de telles choses, aussi bien pour moi que pour le journal :)
SupprimerUne belle interview :-) J'adore cette joueuse !!!
RépondreSupprimerCher Jules,
RépondreSupprimerUne jeune Padawan m'a démasquée, Je suis désolée de vous avoir mis mal à l'aise.
Allez sans rancune !
Anonyme