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mardi 27 mars 2012

ARCHIVE JUIN 2011 : Interview de Marie-Alice Yahé

Ceux avec qui je communique depuis un certain temps le savent : l’année dernière (juin 2011), j’ai effectué, dans le cadre de mon année de Seconde, un stage au service Sports du quotidien national L’Humanité. Lors de ce stage, qui fût très gratifiant et enrichissant : les personnes avec qui j'ai travaillé m'ont appris de nombreuses choses. J’ai eu l’occasion de rédiger quelques papiers, mais aussi d’effectuer quelques interviews. La veille du début de ma semaine de stage, le club de rugby féminin de Perpignan (l’USAP XV féminin) a remporté le Top 10 (équivalent du Top 14 chez nos amis les garçons).
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Marie-Alice Yahé, demie de mêlée de l’Equipe de France de rugby féminin et de Perpignan, mais aussi Cyrielle Bouisset (2ème ligne de Perpignan) et Jean-Pierre Falcon (entraîneur). Vous l’avez compris, le rugby féminin était à l’honneur ! 

Le XV de France féminin ayant décroché la deuxième place du Tournoi des VI Nations 2012 (derrière l’Angleterre), j’ai trouvé que c’était une bonne idée de partager avec vous l’interview que j’avais réalisé de Marie-Alice Yahé, capitaine des Bleues. Evidemment, les sujets évoqués ne sont plus à l’ordre du jour.
C’est avec l’autorisation du journal de L’Humanité que je partage cet entretien avec vous. Retour en arrière, retour en juin 2011.


« Le rugby féminin n’a pas la place qu’il mérite »

A bientôt 27 ans, Marie-Alice Yahé, demie de mêlée de l’USAP XV féminin, vient de remporter le Top 10. Entretien.

Demie de mêlée tricolore depuis2008, Marie-Alice Yahé consacre sa vie au rugby. Après un début de carrière à Montpellier, elle est depuis 2009 à Toulouges, club s’appelant actuellement USAP. Marie-Alice Yahé revient sur sa saison catalane, son statut de capitaine au sein du XV de France et la place du rugby féminin dans le sport.

Comment vous êtes-vous intéressée au rugby ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Je m’y suis intéressée tout naturellement : c’était le seul et unique sport pratiqué dans la famille. Mes frères y jouaient chacun de leur côté, mon père était joueur et entraîneur. Je suis née avec le ballon ovale (rires). Les dimanches étaient bercés par les matches de mon père, de mes frères, ou ceux de la télé. Ensuite, lorsque je suis arrivée à la fac de Dijon, une équipe se créait. Une de mes copines y était et elle m’a embarquée ! Je savais déjà faire des passes, ayant appris avec mes frères. Cet entraînement m’a plu et… tout a commencé. J’ai un énorme soutien de mes proches. Mes parents n’ont loupé aucun des matches : ils étaient à la Coupe du Monde en Angleterre, au Tournoi des VI Nations, à la finale de l’USAP. Ils suivent de très près ma carrière (rires) !

Vous est-il facile de concilier votre vie professionnelle et votre vie rugbystique ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Personnellement, je ne jongle pas entre les deux, car je ne travaille pas. Ça va faire quatre ans que je ne fais que du rugby. Je suis masseuse, et je n’arrivais pas à trouver des disponibilités pour pouvoir m’entraîner tous les soirs, être disponible le week-end pour les déplacements internationaux. Je n’ai donc pas d’employeur, puisque les conditions ne sont pas favorables à mon métier. J’ai donc pris l’initiative de me consacrer qu’au rugby pour l’instant. J’ai la chance d’avoir ma famille derrière, et les aides du club qui me permettent de pouvoir faire du rugby, sans pour autant en vivre.

Pierre Camou, président de la Fédération Français de Rugby (FFR) a déclaré « Il n’y a pas deux rugby, l’un féminin et l’autre masculin. Mais un seul et même sport, pratiqué dans l’égalité la plus parfaite ». Pensez-vous que les valeurs du rugby sont les mêmes chez les hommes et les femmes ?
MARIE-ALICE YAHÉ. C’est tout à son honneur, car c’est respecté par ce qu’il fait de son côté pour le rugby féminin. Depuis qu’il est président de la FFR, le rugby féminin a énormément évolué, que ce soit financièrement, ou dans les infrastructures, à Marcoussis ou dans nos déplacements, et même dans le regard que la FFR a de nous. Cette citation, nous l’avons entendu lorsque Pierre Camou a pris ses fonctions et il tient vraiment sa promesse. Mais maintenant, il est vrai que si l’on prend la citation telle qu’elle est, c’est loin d’être le cas, puisque le rugby était à l’origine masculin et non féminin. De ce fait, il y a déjà une différence énorme. Les hommes eux, ont la possibilité de vivre du rugby. La différence vis-à-vis du public est importante, elle aussi. C’est vrai qu’il y a une médiatisation faible autour du rugby féminin, donc nous rapportons beaucoup moins d’argent que le rugby masculin. Mais le rugby féminin évolue. Quand je suis arrivée dans l’Équipe de France, nous n’avions rien du tout, par rapport à ce que nous avons à l’heure actuelle. Il y a encore du chemin à faire avant que le rugby féminin ait la place qu’il devrait avoir.

Le rugby féminin est peu médiatisé. Comment analysez-vous ce manque de reconnaissance ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Il y a différentes explications, elles sont toutes un peu liées. La première est que le rugby est un milieu relativement macho, voire machiste : les gens ont du mal à accepter que l’on joue. Beaucoup pensent que nous sommes des filles qui cherchent à copier les garçons, mais notre jeu est différent. En tant que femme, c’est dur de se faire sa place dans un milieu d’hommes. Puis, il y a aussi le côté financier. J’espère pour les filles qui arriveront derrière moi que les regards vont changer. Mais le Seven (le rugby à VII) a connu un grand essor, puisqu’il va arriver aux JO de 2016. Les filles vont être beaucoup plus considérées. Au XV de France, nous encourageons beaucoup les filles du Seven. Si elles rapportent des médailles aux JO, le rugby féminin connaîtra peut-être son heure de gloire (rires). Le Seven est le seul à pouvoir faire bouger les choses.

A propos du XV de France, avez-vous le soutien du XV de France masculin ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Oui, quand nous avons des déplacements internationaux, comme le Tournoi des VI Nations, nous avons des messages de soutien avant nos matches, et nous leur en envoyons également. Depuis que Marc Lièvremont a pris ses fonctions, il y a eu des joueurs qui sont venus faire des ateliers mêlées avec les joueuses de l’Équipe de France. Nous avons souvent des nouvelles de Marcoussis. Mais c’est un monde à part, car le rugby féminin et le masculin sont relativement séparés. Mais le staff et les joueurs respectent notre équipe, c’est aussi pour le bien de l’Équipe de France, car nous portons le même maillot, et donc les mêmes valeurs. Il n’y a aucun soucis au niveau du soutien, mais il y a peut-être des joueurs plus ouverts que d’autres sur le rugby féminin.

La Coupe du monde masculie a lieu au mois de septembre, mais la vôtre arrive également, en 2014. Cet objectif vous booste-t-il ou préférez-vous vous concentrer sur le présent ?
MARIE-ALICE YAHÉ. Je suis assez partagée. Comme vous le dites, l’objectif est fixé : c’est la Coupe du monde de 2014, aucun alternative est possible (rires). Maintenant, nous savons qu’avant cet objectif, il y a beaucoup d’échéance. Cette année, nous sommes une équipe en reconstruction, nous avons eu un énorme changement sur les effectifs : des joueuses plus ou moins âgées ont arrêté, d’autres continuent mais savent qu’elles n’iront peut-être pas jusqu’à la prochaine Coupe du monde, mais beaucoup de jeunes arrivent. Il faut les préparer. Nous avons une sorte de saison de transition, compliquée à gérer, et d’ici la Coupe du monde, il y aura certainement d’autres changements. Je prends les choses comme elles viennent : de nombreuses choses peuvent arriver. Il faut travailler. La Coupe du monde est encore loin dans le sens où rien n’est réellement fixé.

Après votre carrière de joueuse de haut niveau, souhaitez-vous entraîner, ou passer à autre chose ?
MARIE-ALICE YAHÉ. C’est encore une grande question pour moi. A priori, je voulais totalement passer à autre chose car je ne me sens pas capable d’entraîner ; comme j’en ai parlé avec l’entraîneur et le sélectionneur de l’Équipe de France, c’est une chose qui s’apprend. J’ai peur de mal savoir retransmettre. De par mon statut, je vais peut-être passer des diplômes dans ce domaine là. Je ne sais pas exactement si je vais rester dans le rugby ou revenir à ma passion, mon métier de masseuse. Mais… il va falloir que je me remette à travailler, malheureusement (rires).

Entretien réalisé par Ariane Piot.

Merci au journal L'Humanité pour l'autorisation de publication sur mon blog.

Crédit photos : Sports.fr

19 commentaires:

  1. belle interview je pense kil faudrai s'interesser plus a ce quelle font se sont de bonnes joueuses aussi

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  2. Très sympa cette interview. J'ai trouvé les questions super bien recherchées et ciblés. :)
    MARIE-ALICE YAHE , ne serait-ce la nouvelle fiancé de Beauxis par hasard ?:)
    Bises, Camille .

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  3. Ah au faite , je voulais te demander . j'ai entendu dire que il y aurait un magasin forever 21 Rue de Rivoli mais sur le net appart celui de Velizy je ne trouve pas ce fameux magasin tu saurais pas par hasard s'il y est ? :)
    Merci .
    Bisous !

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  4. C'est la classe ! Elle était déjà avec Beauxis à l'époque ? Parce que si oui, ça explique pourquoi elle peut ne pas travailler.

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  5. Tu es sûr que dans une vie antérieure tu n'étais pas journaliste people ?
    Très honnêtement, je ne sais pas si Marie-Alice était déjà avec Beauxis, et il faut avouer que ça ne me regarde pas et que ça n'avait pas lieu d'être dans cette interview.
    Mais.... Moi aussi je suis une fouille merde, alors je ne peux pas te cacher que j'y ai pensé aussi mouahahaaa

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  6. Interview très intéressante merci à toi de nous l'avoir fait partagé ! :-)

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  7. Elle est très bien cette interview. :)

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  8. Elle est géniale, Marie-Alice !

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  9. Si seulement toutes les rugbywomen pouvaient être aussi mignonnes que Miss Yahé... Et je peux te dire que j'en ai vu plus d'une !
    Si un jour le SF féminin atteint le Top 10, je la vois bien en rose, Marie-Alice :)

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    1. Roooh Juju, moi je dis STOP aux clichés !! Elles ne sont pas toutes laides : va sur le site de la FFR et va voir l'effectif du XV féminin. Tu verras bien. (pov' naz)

      Ouais mais d'après ce que j'ai compris, elle se plaît à l'USAP alors... On verra. Mais de toute façon le SF féminin est encore en Féréral 3, poulet !

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    2. Elle est prise Jules et t'es trop jeune !

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  10. elle est prise Jules et t'es trop jeune !

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    1. Je sais, cher(e) anonyme : elle est fiancée à Lionel Beauxis. Et... Comment sais-tu que je suis jeune (je te démasquerai, anonyme) ?
      Puis, comme dirait notre chère Ariane nationale : "si j'ai des yeux, c'est fait pour m'en servir" (j'approuve totalement) !!

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    2. Ah ah, mais c'est qu'il a l'air con le Juju hein !
      Sans aucune image dégueulasse, tu as la queue entre les jambes (j'espère pour toi), hein, maintenant que tu sais qui se cache derrière "Anonyme".

      M'enfin, je t'en veux pas, va.
      Zoubis !

      PS : et oui, si j'ai de yeux, c'est fait pour m'en servir (après tout, on ne vit qu'une fois, et la vie est courte) :)

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  11. Oh mais je savais que tu avait un stage dans une rubrique sport mais je savais pas du tout que c'étais à l'Huma !! La classe :-p j'dore ce journal !!!!

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    1. Merci ! Ça me fait plaisir de lire de telles choses, aussi bien pour moi que pour le journal :)

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  12. Une belle interview :-) J'adore cette joueuse !!!

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  13. Cher Jules,
    Une jeune Padawan m'a démasquée, Je suis désolée de vous avoir mis mal à l'aise.
    Allez sans rancune !

    Anonyme

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