Titre dédramatisant pour un mal qui
peut, pourtant, être très handicapant dans la vie sociale d’un individu :
l’acné. En France, environ 15 millions de personnes sont atteintes d’acné, soit
environ 23% de la population française (quasi un quart, oui oui !). Bien
sûr, on compte beaucoup d’adolescents, mais également 20% de femmes adultes
(25% de la population féminine est touchée). Car oui, l’acné n’est pas qu’une
maladie de la jeunesse. J’emploie le terme de « maladie » car oui,
selon les dictionnaires médicaux, l’acné est « une maladie chronique qui
touche les follicules pilo-sébacés ». Il faut savoir qu’il existe en gros
4 types d’acnés : l’acné légère, l’acné modérée, l’acné sévère et l’acné
très sévère.
Outre les surnoms méchants et humiliants
(calculette, mercerie, pizza et j’en passe), l’acné peut vraiment être un
facteur de mal-être social pour beaucoup, que ce soit chez les adolescents ou
les adultes.
Au court de ce très long post, je vais
partager avec vous mon expérience, les différents traitements que j’ai pu
utiliser, mes avis et mes ressentis quant à ces traitements, mais également
quant aux traitements qui m’ont été proposés.
Mon histoire
Jusqu’à mes 14-15 ans, j’avais une jolie
peau, de type normal, sans réelles imperfections ou rougeur, hormis en grosse
période de stress, ou pendant mon ovulation/mes règles (oui, parlons sans tabou
et sans langue de bois, après nous, nous sommes là pour ça). Je m’estimais
assez chanceuse, puisque certains de mes amis ont eu de l’acné assez tôt (genre
5ème, quoi). Vers 14 ans, les premiers boutons ont commencé à
apparaître, d’abord quelques-uns sur le front, et ensuite, peu à peu, également
sur le nez et le menton. Voilà, l’acné est apparue.
Au début, je n’ai touché à rien, je
nettoyais juste avec précaution ma peau et je me démaquillais soigneusement (à
l’époque, je mettais uniquement un peu de mascara).
Vers 15-16 ans, la plupart de mes amis
avaient une peau nickel, leur acné leur avait enfin foutu la paix. Pour ma
part, ça commençait à peine, et même si mon acné était (et l’est toujours) de
la catégorie de l’acné modérée, il commençait sincèrement à me taper sur le
système : en plus d’être inesthétique (surtout lorsque vous vouez une
passion au maquillage…..), il était parfois douloureux.
Justement, il faut savoir que mon acné
n’est pas du genre gros bouton rouge avec petit point blanc (de ce style-là,
j’en ai vraiment très rarement), mais plutôt sous forme de petits boutons, un
peu sous-cutanés, parfois appelés points blancs. Evidemment, ce genre de ‘trucs’ rendent la
peau mixte à grasse, ayant tendance à « luire » en fin de journée.
Sexy hein !
Mes premiers pas chez la dermato
J’ai testé des tas de produits de
différentes marques (Payot, Yves Rocher, Neutrogena, etc), mais les effets
n’étaient que superficiels et surtout, très temporaires. Alors en juin 2012
(j’avais alors 17 ans), j’ai pris mon courage à deux mains, j’ai ravalé vite
fait bien fait ma fierté, et j’ai consulté (pour la première fois) une
dermatologue. Pour diverses raisons, le contact n’est pas passé avec cette
femme. Elle m’a prescrit un antibiotique (la Toléxine, ou du zinc en cas de
soleil) et une crème à appliquer localement, le soir, la Différine. Comme j’y
suis allée en juin, je n’ai commencé mon traitement qu’en septembre-octobre
2012 (la Toléxine est strictement interdite en cas de soleil).
Photo prise au naturel, sans aucun maquillage. Comme vous pouvez le voir, les boutons sont surtout localisés sur le front |
Nouvelle dermato, même traitement en
plus dosé
Lorsque mon ordonnance de Toléxine est
arrivée à son terme (renouvelable pour 6 mois), j’ai décidé de retourner chez
la dermato, sachant quels étaient les effets de l’arrêt du traitement. Mais en
même temps, j’ai changé de dermato. Celle-ci (qui est ma dermato actuelle) est
jeune, patiente, très proche de ses patients et prend le temps avec chacun.
Elle a posé des tas de questions, tant sur mes antécédents médicaux que sur mon
environnement personnel (études, centres d’intérêt, etc). Cette mise en
confiance a été très agréable et profitable.
Elle m’a donc prescrit une nouvelle fois
de la Toléxine (mais dosée à 100, et non pas à 50 comme l’ancienne dermato), de
la Différine, encore une fois, mais aussi une crème apaisante de chez Laroche
Posay : la compensatrice Effaclar H, qui est parfaite pendant ce genre de
traitement qui a tendance à assécher la peau et à provoquer de très
désagréables sensations de plaques de sécheresse (surtout au coin de la bouche
et aux narines). En parallèle, ma dermato m’a clairement conseillé d’utiliser
la crème Effaclar Duo (toujours de Laroche Posay) le matin. C’est un crème qui
assainit la peau et contribue à la disparition des boutons. Malheureusement, au
début, je ne la supportais pas (immenses plaques de sécheresses en forme de
dendrite).
Idem, très bon traitement, jusqu’à ce qu’on
arrête la Toléxine.
Désir d’arrêter la Toléxine
Comme dit précédemment, la Toléxine est
un antibiotique. A l’origine, cet antibactérien est prescrit en cas d’infections
pulmonaires, génitales et même… contre le choléra ! Je ne fais pas du tout
partie de ces tarés contre les antibiotiques, mais après environ 1 an à la
Toléxine, je me suis dit qu’il était inutile de me gaver d’antibiotiques pour
de « simples » soucis de peau.
Comme vous le savez certainement, à
force de consommer des antibios à tout va, on développe une antibio-résistance
ce qui peut avoir de graves conséquences dans le cas où vous devez absolument
être traités pour une maladie : votre organisme sera insensible à l’antibiotique,
et certaines maladies ne pourront plus être traitées efficacement. C’est le cas
par exemple pour la tuberculose, la méningite ou le tétanos.
Bref, je ne suis pas là pour vous faire
un cours de physiopathologie, mais vous comprenez certainement pourquoi j’ai
voulu arrêter. Lorsque j’en ai parlé avec ma dermato (qui s’appelle Fabre, ce
qui peut être tout de même un comble pour une dermato hihi), elle a décidé de changer
mon traitement.
Traitement actuel (depuis janvier 2014)
Actuellement, je ne prends plus de
médicaments oraux, mis à part du zinc, mais celui-ci ne m’a pas été prescrit
par ma dermatologue : je le prends de moi-même, puisque le zinc est réputé
comme étant bon pour la peau, mais aussi les ongles et les cheveux, donc je n’ai
absolument rien à perdre.
Mon nouveau traitement consiste en une
alternance tous les soirs de 3 crèmes différentes : un soir de Différine,
un soir de Ketrel et un soir de Eclaran. Bien sûr, certaines de ces crèmes
étant très dosées, il arrive qu’un soir par semaine (voire 2, je l’avoue), je
laisse ma peau tranquille et je me mets juste une bonne crème hydratante (l’Effaclar
H mentionnée plus haut) qui m’aide à lutter contre l’inconfort des traitements
dermatologiques. Le jour, je mets soit l’Effaclar Duo, que j’arrive actuellement
à supporter, soit l’Effaclar Mat, toujours de chez Laroche Posay, qui hydrate
tout en évitant que la peau brille en fin de journée.
Côté résultats, je suis déçue, puisque
je me bats toujours contre mes boutons. Le traitement fonctionne de manière
chronique : je peux être 1 mois tranquille et ensuite en payer les
représailles pendant 3 mois. La plaie, mais c’est comme ça.
Et Roaccutane ?
Vous connaissez certainement Roaccutane,
ce traitement hyper efficace mais aux effets secondaires désastreux, aux
conditions lourdes et aux conséquences parfois fatales. J’en ai vaguement parlé
avec ma dermato, mais elle a clairement stipulé qu’il était inutile pour mon
degré d’acné d’envisager un traitement aussi lourd que le Roaccutune.
En effet, avec ce traitement, un bilan sanguin
est nécessaire tous les mois (pour le cholestérol et une éventuelle grossesse :
Roaccutane aurait des effets de malformation sur le fœtus), de plus, il peut
amener une hypercholestérolémie (taux de cholestérol dans le sang
trop élevé), un état dépressif, des idées suicidaires, des changements de la
personnalité, des troubles de la concentration, bouffées de chaleurs, etc.
Les effets du Roaccutane sont, certes,
miraculeux pour l’état de la peau, mais je ne voulais pas (et ma dermato était
contre !) courir autant de risques pour cela.
Côté maquillage
Il faut savoir que ce que vous mettez
sur votre peau est un facteur très important de la qualité de cette dernière.
Si vous avez une peau sensible à tendance acnéique, il vaut mieux investir dans
des produits certes plus chers, mais qui ne vous détruiront pas la peau. Je
pense notamment à Avène, Clinique, Laroche Posay ou même Clarins, qui proposent
des produits teints adaptées aux peaux sensibles/réactives/acnéiques. Pour ma
part, j’utilise l’Antiblemish Solution de Clinique dont je vous parle très
souvent. Il est un peu épais, mais ne provoque pas de crise d’acné. C’est déjà
un bon point.
En fait, lorsqu’on a des boutons, on
tombe facilement dans un immonde cercle vicieux dans lequel, je l’admets, je
suis profondément enfermée. Vous avez si honte de vos boutons que vous essayez
par tous les moyens de les cacher avec des produits hyper comédogènes qui étouffent
votre peau et favorisent la production de sébum (qui, rappelons-le, est une sorte
de réaction de défense de la peau) ; vous développez donc encore plus de
boutons ; vous cherchez donc encore plus à les cacher ; et ainsi de
suite.
C’est plus facile à dire qu’à faire,
mais il faut apprendre à vivre avec ses boutons, essayer de les oublier (et je
sais ô combien c’est difficile !) et éviter d’accumuler les couches de
fond de teint, poudres, correcteurs, etc. Mais je suis moi-même dans ce cercle
vicieux.
N’oubliez pas que le démaquillage est
également une partie primordiale du soin de la peau : interdiction de vous
coucher sans vous être démaquillées. Non seulement c’est sale et inconfortable,
mais en plus ça favorise le développement de bactéries, donc de boutons.
Idem pour l’hydratation qui est une
étape à ne pas zapper. N’hésitez pas à demander conseil dans une parapharmacie
afin de trouver l’hydratant qui convient le mieux à votre peau.
Ressentis (sociaux et médicaux) après
ces traitements
Au niveau social, je n’accepte toujours
pas mes boutons. Même si mon acné n’est que modérée, j’ai l’impression qu’on ne
voit que ça, et j’aimerais pouvoir sortir de chez moi avec juste un peu de
poudre matifiante, et rien d’autre pour le teint. On peut dire que l’acné rend paranoïaque, puisque lorsque vous discutez avec quelqu’un, que ce soit un ami très
proche ou juste un passant qui vous demande son chemin, vous avez toujours peur
que la personne ne vous regarde pas vous, mais vos boutons. Pour certains, ce n’est
qu’esthétique, mais pour d’autres, il est essentiel d’essayer de lutter contre
cette plaie.
En fait, à certaines périodes, j’ai
juste l’impression d’être un bouton, et non pas une personne. Je déteste les
photos si je ne peux pas les retoucher (vive les filtres Instagram pour ça !).
Je sais que mes boutons sont légers, mais je ne vois que ça. Toutes mes amies
ont une jolie peau même sans maquillage. Moi non. A 19 ans, c’est juste hyper
humiliant d’avoir la peau d’une gamine de 13 ans.
Concernant les traitements, seule la
Toléxine avait un réel effet, mais non durable dès l’arrêt du traitement. Du
côté des crèmes, les plus efficaces semblent être la Katrel et l’Effaclar Duo
de chez Laroche Posay.
En résumé
Finalement, sans dermato, rien ne saura
possible, et vous ne ferez que du sur-place. Ravalez votre fierté, et prenez
rendez-vous. Suivez scrupuleusement les traitements (posologie, moments d’applications,
manières d’application, etc) et… soyez patientes. Attendez, attendez, et ne
suspendez/doublez pas le traitement sans l’avis de votre dermatologue qui,
rappelons-le, est un médecin, et sait donc ce qui est bénéfique ou dangereux
pour votre situation.
Enfin, et surtout, ne prêtez jamais
votre traitement à une amie qui aimerait tester les effets de votre crème ou de
votre antibiotique, par exemple ! Chacun des médicaments sont prescrits
uniquement sous ordonnance, ce n’est pas par hasard. Le dermatologue prescrit
les crèmes/comprimés en fonction de vous, de votre mode de vie, mais également
de vos antécédents médicaux, et des antécédents/risques de votre famille.
Produits mentionnés
- Toléxine Gé 50mg (sur ordonnance)
- Toléxine Gé 100mg (sur ordonnance)
- Différine (sur ordonnance)
- Ketrel (sur ordonnance)
- Eclaran (sur ordonnance)
- Effaclar Duo (libre accès en pharmacie
et para)
- Effaclar Mat (libre accès en pharmacie
et para)
- Effaclar H (libre accès en pharmacie
et para)
- Effizinc (libre accès en pharmacie)
J’espère que ce long billet aura pu vous
aider, tant moralement que sur les informations !
Et vous, quel parcours pour votre peau ?