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L'autre jour, la blogueuse littéraire
Lemon June a sorti une vidéo autour de quelques questions "existentielles" que ce sont parfois posées les lecteurs et lectrices. Elle a intitulé ce TAG :
« Les grande questions lecture ». Je pense qu'il est inutile de vous rappeler à quel point la lecture occupe une place importante dans ma vie. Je lis depuis très longtemps, depuis que je sais lire, en réalité. Je lis un peu de tout même si, comme tout le monde, j'ai mes préférences.
J'ai trouvé que les questions posées par
Lemon June étaient
pertinentes et pouvaient en intéresser certain(e)s : que ce soit de lire mes réponses ou tout simplement d'y répondre vous aussi, soit en commentaires soit en un article sur votre blog, si vous en possédez un. En tout cas, j'espère pouvoir discuter de tout ceci avec vous !
Les jolies couvertures
Je pense que comme tout être humain, je suis sensible à ce qui est beau. Normal. Cependant, en ce qui concerne mes lectures, je ne suis pas particulièrement influençable par les jolies couvertures. En tout cas, je n'ai jamais acheté un livre sur un coup de tête uniquement pour sa couverture. Quand je trouve un livre beau, je lis son résumé. S'il me tente, je le prends, sinon, tant pour pis pour la jolie couverture, je le repose. Et parfois, heureusement que ne s'arrête pas uniquement à la couverture ! Ça a par exemple été un peu le cas avec Paranoïa de Melissa Bellevigne. J'ai trouvé l'histoire très sympa, en revanche je déteste la couverture. Dans le sens inverse, je trouvais la couverture des Clans Seekers d'Arwen Elys Dayton absolument fantastique, mais ce roman a été un gros bide pour ma part.
Bref, il ne faut vraiment pas s'arrêter aux couvertures !
D'autant que je lis à 80% sur liseuse depuis environ 1 an et demi : la couverture n'a plus aucun impact sur mes choix, puisque je ne la vois jamais.
Après, il faut admettre que certaines maisons d'éditions font de très beaux efforts sur les couvertures, actuellement ! A titre personnel, j'aime les couvertures qui ne sont pas trop chargées et qui mettent en valeur le titre ainsi que le fond de l'histoire. J'ai une profonde aversion pour les couvertures qui proposent des visages ou des portraits. Sinon, il y a aussi une autre chose dont j'ai horreur : quand un livre est adapté au cinéma/à télévision et que l'éditeur modifie sa couverture en utilisant l'affiche du film. Je trouve ça très laid et, pour ma part, un peu rédhibitoire.
La PAL (pile à lire)
Le terme « Pile à lire », ou PAL, a été créé assez récemment avec les blogs et vidéos sur les livres. Avoir une PAL est le fait d'avoir plusieurs livres en « réserve ». De ce fait, quand on achète un nouveau livre, il va dans notre PAL, et lorsqu'on termine une lecture, on se dirige vers cette fameuse PAL. Il existe aussi des PAL à thèmes : Halloween, Noël, les vacances d'été, etc.
Je pense que malgré nous, nous avons plus ou moins tous une PAL (on a forcément chez soi un livre acheté il y a quelques temps et qui n'a toujours pas été lu), mais chez certaines personnes, la PAL peut atteindre une centaine d'oeuvres, voire plus.
Comme dit précédemment, je lis presque exclusivement en numérique. Une liseuse peut contenir jusqu'à 3000 livres, par conséquent, j'ai plusieurs œuvres qui m'attendent bien sagement parmi mes 4Go de stockage. Oui, 3000 livres dans 180 grammes, c'est plutôt fantastique non ?!
Cependant, je n'ai pas de PAL au sens où je vais me contraindre à lire tant de livres pendant une durée donnée.
C'est parfois le problème chez les amateurs de PAL : à force d'accumuler, ils entrent dans un cercle vicieux de « il faut absolument que je lise ce livre, puisqu'il est dans ma PAL depuis longtemps ! Mais en même temps, ce livre me tente beaucoup, donc je vais l'acheter. Mais quand est-ce que je vais pouvoir le lire ?!». A titre personnel, je pense que la PAL n'est pas forcément bénéfique chez tout le monde puisqu'elle amène un aspect quantitatif que je trouve assez malsain dans la lecture.
A voir, donc, selon votre personnalité et votre rapport à la lecture.
Panne de lecture
La panne de lecture est aussi embêtante qu'elle est soudaine. Du jour au lendemain, votre cerveau vous stoppe violemment dans vos lectures en cours. Plus rien ne vous fait envie, tout vous ennuie, il vous est impossible de vous concentrer et d'apprécier plus de 2-3 pages de lecture. Si vous êtes lecteur, grand ou non, vous avez forcément vécu ce passage bien fâcheux !
Ma dernière panne de lecture remonte à la mi-octobre. Alors que je lisais un livre qui me plaisait (Noir & Blanc de Léon Troisjoueur, je vous en reparle vite !), brusquement, je n'ai plus eu aucun goût à la lecture. Il m'était impossible de lire plus de 10 minutes sans me forcer, et ça m'angoisse. Et comme je vous le répète sans cesse, dans le monde de la lecture, il est impensable de se forcer. Il faut attendre que cette panne de lecture passe, qu'elle dure 2 jours ou 3 mois.
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Mais comment faire passer cette grève littéraire, me direz-vous ?! J'ai plusieurs petites astuces qui se valent toutes plus ou moins et dont l'efficacité dépend souvent de mon état d'esprit du moment :
attendre, tout simplement : plus facile à dire qu'à faire, mais parfois, cela peut suffire et vous passerez à autre chose rapidement :
- abandonner votre livre en cours et en entamer un autre : parfois, il s'agit juste d'un blocage par rapport à ce que vous lisez à ce moment-là
- faire une VRAIE pause entre deux livres : il peut arriver qu'un roman nous marque tellement (positivement ou négativement), que nous n'avons pas le cœur et la raison à nous lancer dans une nouvelle œuvre. C'est ce qui m'était arrivé avec Nos Étoiles Contraires : j'ai préféré attendre plusieurs jours avant de me lancer dans autre chose
- faire le tri dans vos préoccupations : parfois, la panne de lecture peut être symptomatique d'une petite déprime, d'une fatigue, ou tout simplement d'une période stressante de la vie (examens, concours, soucis de santé, travail, vie perso...) qui bloque un peu
- faire une re-lecture d'un roman qui nous botte : pour attiser cette petite flamme qui réveille en nous mais qui s'essouffle un peu, rien de mieux que de relire une œuvre aimée à la folie. Pour beaucoup, il s'agit de relire un Harry Potter. Trouvez le vôtre !
- lire dans une autre langue : évidemment, si vous ne parlez aucune autre langue que le français, ce n'est pas évidemment, mais vous lancer dans une œuvre VO pour débloquer et décrasser les engrenages ! C'est cette astuce qui a fonctionné pour moi en octobre
Être lecteur
Je considère qu'à partir du moment où vous lisez et qu'un livre traîne sur votre table de nuit, vous êtes un lecteur. Que vous mettiez 2 mois pour lire un livre, ou 2 jours, finalement, vous lisez donc vous êtes lecteur. Oui, c'est aussi simple que ça !
Dans l'esprit de beaucoup, lire est une action très intellectualisée qui fait marcher à haut niveau les neurones pour un résultat finalement fastidieux. Je ne suis pas d'accord. Oui, la lecture fait marcher les neurones : on se coupe totalement de la réalité pour mettre dans sa tête des images de ce que l'auteur nous décrit sur papier. L'air de rien, en effet, le cerveau travaille énormément. Mais repensez un peu à toutes les œuvres que vous avez lues depuis que vous savez lire, et repensez à tous ces univers que vous avez imaginés. C'est plutôt dingue, non ?!
La lecture est pour moi synonyme de plaisir, que je lise un Guillaume Musso ou un Émile Zola. Il ne faut pas avoir honte de ses lectures et de ses genres de prédilection. Après tout, pourquoi se cacher de lire de la littérature « de base » et de bouder les classiques (on y reviendra) ? Si ce que vous lisez vous donne du plaisir et vous permet de passer un bon moment, c'est le principal.
La peur des classiques
Ce sujet me tient vraiment à cœur, tout simplement puisque je suis convaincue que les classiques font souvent peur à tort ! Le problème, c'est que le classique est énormément connoté. En France, en tout cas : ailleurs, je ne sais pas. Pour beaucoup, classique = école + chiant + interro + phrases à rallonge + je comprends rien. Mais non, mais non, mais non !
Déjà, remettons les choses au clair : qu'est-ce qu'un classique ?
Est-ce que par classique, on entend les livres des auteurs étudiés à l'école, tels que Zola, Maupassant, Balzac ou encore Flaubert ? Ou un classique est-il tout simplement une œuvre marquante (d'une vie, d'une époque, d'un thème...) qui fait que chaque individu a son propre classique ? Par exemple : les contes des frères Grimm ne sont pas des classiques au sens « académique », mais pour moi, ils en sont vraiment : tous les gamins connaissent au moins 2 ou 3 contes de Grimm. Pour moi, c'est un classique.
De même, je pense que la saga Harry Potter de J.K. Rowling est actuellement un classique.
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Je pense que la question concerne ici les auteurs de l'école, ceux qui, pour certains, nous ont torturés des journées durant, nous laissant face à des phrases que l'on pensait incompréhensibles.
Je ne suis pas ici pour critiquer le système scolaire français, mais je suis intimement convaincue que la peur viscérale des classiques vient en partie de la façon dont le Français et la littérature sont enseignés au collège et au lycée.
Beaucoup de professeurs imposent des lectures parfois très difficiles sans aiguiller les élèves, avec l'épée de Damoclès au-dessus de la tête, bien connue des étudiants : l'interrogation. Alors il ne faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit : il est normal que le professeur contrôle le fait que ces élèves aient fait ce qu'il a demandé, c'est-à-dire lire l'oeuvre en question. Mais chez beaucoup d'élèves, l'interrogation fait un blocage dans la lecture. On ne lit pas par plaisir, mais en vue d'obtenir une bonne note au contrôle de connaissance. Voilà où est le problème, voilà pourquoi les classiques font peur : l'élève est lâché dans la fosse aux lions avec la pression de l'examen. La lecture est alors assimilée à de la contrainte. C'est terriblement dommage !
Je me souviens qu'en classe de Première, notre professeur ne donnait que 2 ou 3 œuvres obligatoires dans l'année : bah oui, il y avait le bac, quand même ! Mais à côté de ça, il nous proposait à la fin de chaque séquence plusieurs livres autour du thème abordé. Les livres en question pouvaient avoir été écrits par de grands auteurs français (Zola, Balzac et toute la clique, on en revient à eux !), mais aussi des auteurs plus contemporains, à un niveau de langue parfois plus accessibles. Cette liste nous donnait envie d'aller plus loin lorsqu'un thème était proposé en cours de séance. Le professeur n'imposait rien, mais il disait qu'il serait ravi de discuter avec nous de l'oeuvre choisie par chacun, et surtout, de nous demander pourquoi. Pourquoi on a choisi ce livre, pourquoi on a eu envie d'aller vers lui ?
Pour être totalement sincère avec vous, ce professeur n'était pas particulièrement « bon ». Il ne nous a pas réellement drivé pour le bac et nous avons souvent dû faire des analyses nous-mêmes (merci Google !). Mais je retiens une chose de ce professeur : il abordait la littérature de manière différente, et c'est grâce à lui que j'ai découvert Albert Cohen, auteur dont j'ai actuellement lu presque toutes les œuvres. Alors merci Monsieur G. !
Alors voilà : il ne sert à rien d'avoir peur des classiques, vraiment ! Puisque nous en sommes aux confidences, ce n'est qu'à partir du moment où j'ai eu ma liseuse, en février 2015, que j'ai lu avec passion et engouement des classiques. La plupart des classiques sont tombés dans le domaines du public et vous les trouvez gratuitement et légalement en format numérique. Ce genre de chose donne envie de s'y intéresser et de tenter sa chance.
En lisant des classiques de votre propre chef, vous n'avez aucune pression ; vous êtes libres de le lire en 3 mois si vous le souhaitez, vous pouvez l'abandonner s'il vous paraît trop compliqué, et surtout, vous choisissez !
L'envie, c'est la clef de toute lecture !
Et vous, quelles sont vos grandes questions lecture ?