Photo de Nicolas Emeraude |
Avant toute chose, je tiens à préciser que les mots qui vont suivre ne sont que la retranscription de ma pensée. En outre, ce que je vais dire n'a pour aucun but de blesser ou d'insulter qui que ce soit, mais simplement de donner mon avis et de partager avec vous ce sujet.
Je suis éventuellement, comme toujours depuis la création de mon blog, ouverte à tous les débats qui pourraient tourner autour du sujet que je vais aborder. Cependant, je vous prie de le faire dans le respect des avis de chacun et chacune, et avec politesse.
Il y a peu, je regardais une vidéo de la youtubeuse Horia (une youtubeuse que j'apprécie beaucoup de par son caractère un peu fou-fou et sa franchise). La jeune fille avait intitulé cette vidéo "Trop GROSSE ?" en voici le lien, si vous souhaitez savoir de quoi je parle : https://www.youtube.com/watch?v=hJIivm3q0fc. Pour faire bref, dans cette vidéo, Horia pointait du doigt la mode "healthy", nous y reviendrons plus tard, et les dangers qu'elle peut induire. Horia laisse clairement comprendre que cette mode lui a laissé penser qu'elle était trop grosse, pas assez dans la norme, qu'elle mangeait mal. Elle s'est laissée influencée un temps par cette néo-dictature mais a actuellement pris du recul et a compris que cette mode peut vite faire faire n'importe quoi à de nombreuses femmes et, encore plus dangereux, à de très jeunes filles qui n'ont toujours pas fini leur croissance.
Je partage plus ou moins (plutôt plus que moins, d'ailleurs) son avis et sa vidéo m'a fait réfléchir à quelques petits détails dont j'aimerais à mon tour vous parler.
Cette mode est apparu il n'y a pas si longtemps que ça sur Internet, peut-être 3 ou 4 ans maximum. "Healthy" se traduit par "sain". Il s'agissait tout d'abord de montrer qu'on mange bien, qu'on bouge bien pour être, soit disant, "bien dans son corps, bien dans sa tête" ou "un esprit sain dans un corps sain". Des centaines de milliers de photos de repas prétendument sains ont inondé les réseaux sociaux. Ce fut ensuite au tour des selfies-sport puis des gros plans sur les abdos, les biceps ou les fessiers nouvellement (re)modelés. A en écouter les plus grands gourous de cette mode, le "healthy, c'est un mode de vie".
Il existe bien évidemment celles qui ne sont pas dans les extrêmes, celles qui surveillent plus ou moins leur alimentation et font du sport assez régulièrement. Mais il y a également celles qui se transforment en véritables talibans du healthy, ne mangent que des graines et des fruits-légumes, qui s'épuisent plusieurs heures par jour au sport avec, bien sûr, l'estomac vide. Et ce sont celles-ci qui rendent ce courant dangereux auprès des personnes les plus influençables.
Vous êtes peut-être surpris que je parle de ces personnes au féminin ? C'est généraliser la chose, je l'admets, mais c'est tout de même véridique. Les personnes qui tombent de les extrêmes du healthy sont, dans un très majoritaire partie des cas, des filles. Oui, il existe des hommes adeptes du courant healthy mais ils sont, à mon sens, moins dangereux et moins extrêmes.
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Si vous lisez ces lignes actuellement, c'est que vous êtes un minimum connecté : les actus, les blogs, Facebook, Twitter, Instagram, We Heart It, Tumblr... Peu importe, vous faites partie de toutes ces personnes qui se connectent tous les jours (plusieurs fois par jour ?) à la toile. Peut-être lisez-vous aussi des magazines féminins, peut-être regardez-vous également la télévision.
Le healthy est en fait partout, et il est d'ailleurs devenu si banal, voire normal, qu'on n'y fait même plus attention : Internet (les blogs, les réseaux sociaux et les sites "féminins") ; les magazines (avec leur pseudo-reportages sur les régimes avant l'été, les publicités haute couture de mannequins taille 32, les pages cuisines qui mettent plus en avant le faible apport calorique que l'aspect visuel et gustatif), la télévision (les publicités, les sujets divers, etc.). Mais la prochaine fois que vous allumerez votre télévision, pensez à moi et comptez le nombre de spots publicitaires ou de sujets qui tournent autour d'un seul et même thème : être mince, bien manger, bien bouger. Et ce diktat s'appuie sur une excuse qui nous "hante" toutes : l'été, et l'épreuve du maillot.
Puisque si l'on écoute les adeptes, le healthy est un moyen de rendre son corps pur (moui...). Mais non, le healthy est un moyen pour eux de pouvoir perdre du poids. Ou pas, d'ailleurs, puisque s'il suffisait de manger des graines toute la journée pour perdre du gras, nous serions toutes très minces, croyez-moi.
Ne pas confondre mode et nécessité
A les lire, les gourous vous garantissent que manger "sainement" et faire du sport sera la recette miracle pour être en bonne santé et perdre du poids. Mais il ne faut surtout pas oublier que nous sommes toutes et tous différents, et heureusement !
En outre, si vous voulez réellement perdre du poids, je pense sincèrement que la meilleure des solutions est de consulter un nutritionniste ou un diététicien. Après, il faut avouer que certaines habitudes peuvent aider à, si on ne perd pas de poids, au moins ne pas en prendre (par exemple arrêter de manger entre les repas, éviter la junk-food,...). Mais un mode de vie alimentaire qui convient à une personne ne convient pas forcément à tout le monde.
De même, tous les sports ne conviennent pas à tout le monde pour des histoires d'articulations, de respiration, de situation cardiaque, etc.
Les dangers du healthy
Le souci avec le courant healthy, c'est qu'il est très influençable. Après avoir regardé les photos sur Instagram, on peut avoir envie de faire la même chose. Sous le nom de "rééquilibrage alimentaire", certaines bannissent totalement de leur alimentation certaines catégories d'aliments. TOUTES les catégories d'aliments sont indispensables à l'organisme. Je ne vais pas vous faire un cours de biologie, mais pour pouvoir assurer correctement toutes ses fonctions, le corps a besoin de glucides donc de sucres (le cerveau, par exemple, se "nourrit" exclusivement de glucose !), de lipides et de protéines. On peut réduire certains apports caloriques, comme par exemple ce qu'on appelle les mauvais sucres (les bonbons, par exemple) et les mauvaises graisses, mais en aucun cas il faut éliminer totalement les protéines et les lipides, c'est dangereux !
(Si ça vous intéresse, j'avais fait un article coup de gueule sur la mode sans-gluten, en voici le lien : ICI)
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Le pire dans tout ça, outre le fait de s'affamer, c'est le fait de faire du sport le ventre vide. L'Homme est "programmé" pour avoir un apport calorique journalier qui, dans le cas où l'alimentation est "normale', permet de tenir toute la journée sans malaise ou autre. En diminuant votre apport calorique en déséquilibrant totalement les apports nécessaires, votre corps sera déréglé et en sur-régime par rapport à ses ressources. Il est donc risqué de faire du sport l'estomac vide. Vous allez vous fatiguer et vous risquez même de vous blesser. Encore une fois, sans pour autant dispenser un cours de bio, les muscles ont un besoin constant de glycogène (une réserve faite suite aux apports glucidiques) et de protéines. De plus, lorsque vous faites du sport, le muscle subit de microscopiques lésions. Alors ne vous affolez pas, c'est totalement normal : bien qu'il soit élastique, le muscle n'est pas non plus infini. Ces micro-lésions se réparent d'elles-mêmes très rapidement, notamment grâce aux protéines. C'est d'ailleurs pour ça que les sportifs de haut-niveau ont généralement des régimes hyper-protéinés et peuvent prendre des compléments alimentaires. Donc si vous ne consommez pas de protéines, vous risquez de faire subir à votre corps un calvaire sur le long terme.
Enfin, la balance ne peut pas, et ne doit pas, être votre boss. Oui, le poids compte, évidemment, il ne faut pas se mentir, mais sachez qu'on ne peut pas perdre du poids rapidement et durablement. Vous connaissez forcément quelqu'un de votre entourage qui a fait un régime drastique, qui a perdu rapidement mais qui a repris également rapidement. Perdre du poids, c'est perdre du temps.
De plus, le muscle pèse plus lourd que la graisse. Donc si vous faites du sport régulièrement depuis quelques temps et que vous ne perdez pas de poids, ne paniquez pas : vous avez certainement perdu des graisses mais gagné du muscle. CQFD.
Idem, pas besoin de se peser tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Ca ne sert à rien, ça déprime et on pète des cables pour rien. D'autant que, quand on est une fille, selon les moments du cyle féminin, le poids peut varier. Vous savez, rétention d'eau et autres joies d'être une fille, quoi !
Influence des talibans de la bouffe et de la mode
Enfin, il ne faut pas tout mettre sur le dos des adeptes de la tendance healthy. Il faudrait aussi pointer du doigt des photos des magazines (ultra-retouchées, tant sur la silhouette que les couleurs, l'aspect de la peau, etc) et certaines marques. Je pense à Abercrombie qui ne commercialise qu'un très mince éventail de tailles : du 00 (hein ?!) au 14. Pour que celles qui ne maîtrisent pas les normes de taille A&F se fassent une idée, le 14 correspond à un 42 français. A titre de comparaison, H&M va jusqu'au 46 (et au-delà avec leur collection grande taille). Je trouve la politique d'A&F honteuse. Les femmes sont déjà suffisamment complexées par leurs défauts (parfois imaginaires, d'ailleurs), pas besoin d'en rajouter une couche !
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Qui sont ces personnes pour vous dire qu'on est bien dans sa peau seulement si on fait du 36, qu'on arbore des abdos d'acier et qu'on mange des graines ? Si vous vous sentez bien dans un 40 avec un fessier assez développé, où est le souci ? Si vous vous sentez bien avec un corps mince mais non musclé, où est le souci ?
Je suis moi aussi influencée par les diktats de la mode (qui ne l'est pas, même malgré soi ?), mais influencée et dictée n'est pas la même chose, mais il ne faut pas tomber dans ce piège terrible de l'obsession du poids, de l'apparence et de l'alimentation soit-disant healthy.
Mon cas
Personnellement, je ne suis pas obnubilée par mon poids et mon alimentation. Je fais plus ou moins attention à ce que je mange, mais je ne fais pas partie de celles et ceux qui comptabilisent toutes les calories de ce qu'ils mangent. Disons que j'essaie de ne pas trop abuser de certaines choses, sans pour autant m'en priver. Par exemple lundi soir, j'ai fêté mes 20 ans avec mes copines autour d'une pizza, d'une bière et un peu plus tard dans la soirée, de trois cocktails. Une orgie de gras et de sucre, en somme. Du coup, cette semaine j'ai fait un peu plus attention, mais rien de dramatique. Se priver de choses qu'on aime n'est pas une solution efficace et durable, car nous sommes dans un pays où les repas constituent de véritables rites de sociabilité. Rien de plus agréable que de partager une table avec des amis ou de la famille.
Concernant le sport, je m'y suis remise réellement il y a peu. Il faut s'avoir que toute l'année dernière, j'ai été interdite de sport (je n'ai d'ailleurs pas passé l'épreuve d'EPS au bac) pour des raisons de blessures à répétition. Ensuite, j'ai commencé la prépa : impossible de caser des heures de sports sans grignoter mes heures de révisions. Depuis que je n'ai plus cours et que je suis en période de révisions, je fais moi-même mes horaires. Du coup, depuis le 31 mars, je fais du vélo d'appartement tous les jours, entre 10 et 20km en moyenne. Au début, je dois avouer que je le faisais dans un but "d'entretien" de mon corps. Puis, au bout de quelques séances, j'y ai pris un réel plaisir et depuis, il m'est indispensable d'effectuer ma session quotidienne de vélo qui me permet de me défouler et de mettre les révisions de côté.
De ce fait, je n'ai pas réellement perdu du poids, ou du moins pas énormément. Mais je sens cependant que je me suis un peu affinée et que je suis plus ferme. Tout ça sans m'affamer, sans me priver et sans me forcer à faire un sport que je n'aime pas.
Faites les choses selon vos besoins et vos envies, et vous verrez, vous vous sentirez vraiment bien dans votre corps et dans votre esprit.
Et vous, que pensez-vous de cette nouvelle mode "healthy" ?