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jeudi 25 février 2016

Perte de poids : "mais comment t'as fait ?!"

Source : We Heart It
Ce "mais comment tu as fait ?!", j'y ai droit depuis mai-juin 2015. Alors, ne nous voilons pas la face, c'est une question qui me fait plaisir dans la majeure partie des cas, évidemment : rares sont les personnes qui n'apprécient pas qu'on leur dise qu'elles ont minci.
Mais sous cette question plutôt flatteuse se cache finalement une réelle envie de la personne de savoir comment j'ai fait. Et cette partie de la question peut avoir tendance à parfois m'énerver (un peu). Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de miracle, tout simplement.

Cependant, j'en parle quelques fois avec certaines d'entre vous, et dernièrement, j'en ai parlé avec la très gentille Justine sur Twitter. Du coup, je me suis dit que ça pouvait être intéressant que je vous parle de mon expérience, aussi "faible" soit-elle. D'autant que ma "perte de poids", bien que je n'aime pas cette formulation, commence à dater de quelques mois et que je suis actuellement sur mon "poids de croisière" depuis un peu moins d'un an : il y a donc une forte probabilité que je ne reprenne pas les kilos perdus.


Pour la petite histoire...
En septembre 2014, je faisais 1m67 pour 64kg environ. Bon, je n'étais ni grosse ni en surpoids : j'avais un IMC de 23, ce qui est tout à fait dans la norme : la "normalité" étant située entre 18 et 25 pour les femmes, l'idéal étant situé aux alentours de 22. Cependant, en surpoids ou pas, je n'aimais pas particulièrement être en maillot de bain l'été ou en sous-vêtements devant quelqu'un. Mais autant vous le dire tout de suite : même actuellement avec 8kg en moins, je n'aime pas ça non plus !

Je fais actuellement 1m67 (de ce côté, je n'ai pas bougé !) pour 56kg, voire 57kg dans certaines périodes de "crise" (si j'ose dire), et ce depuis le mois de mai-juin 2015 environ. Ce qui fait que j'ai perdu 8kg en environ 8 mois. Actuellement, mon IMC est de 20. Toujours dans la norme.
Mais, comme dit plus haut, bien que je me trouve mieux actuellement, je ne suis toujours pas 100% à l'aise avec mon corps. Mais honnêtement, qui l'est réellement ?

Avant de vous raconter mon expérience, je tiens à vous signaler encore une fois que je ne suis ni médecin généraliste, ni médecin nutritionniste, ni diététicienne. Je vais vous parler de mon expérience personnelle, de ce que j'ai fait, mais en aucun cas je vous dis de faire ou non comme moi. En cas de doute sur vos habitudes alimentaires et/ou sportives, je vous encourage à vous orienter vers un médecin.

Source : We Heart It
Contexte 2014 – 2015
Si vous me suivez depuis un certain temps, vous le savez peut-être : mon année 2014-2015 était pour moi une année de prépa. Je n'avais pas beaucoup d'heures de cours, mais beaucoup de travail personnel. De plus, mes horaires étaient assez "bizarres" : je n'avais cours que l'après-midi (sauf le mercredi où la matinée était consacrée aux concours blancs), généralement à 13h45. Habitant à un peu moins d'une heure de ma prépa, je mangeais assez tôt (entre 11h30 et 11h45), et donc très vite. Je ne mangeais pas forcément mal en quantité et en qualité, mais ma manière de manger n'était pas des plus irréprochables : je mangeais vite et tôt, ce qui fait que dans l'après-midi, j'avais faim. Donc il m'arrivait de grignoter, et pas forcément de bonnes choses.
Je ne pense pas que cette mauvaise habitude alimentaire m'ait réellement fait prendre du poids, mais en tout cas, on ne peut pas dire qu'elle m'ait été bénéfique.

Les cours de ma prépa se sont arrêtées le 31 mars. Ça paraît hyper tôt, oui, mais le programme est prévu pour 6 mois de cours et la plupart des concours commençaient dans ces dates-là. Ce qui fait que dès le mois d'avril, j'étais à la maison pour travailler de manière autonome mes concours.


Avril 2015, le début de ma perte de poids
C'est au moment où j'ai arrêté les cours que je me suis vite rendue compte qu'il fallait que je change mes habitudes. Parce qu'en travaillant chez soi, on multiplie les risques de grignotage, je ne vous apprends rien.
Je me suis efforcée à arrêter de grignoter. Au début, ce n'était pas particulièrement facile, et j'ai arrêté "progressivement". J'ai arrêté de grignoter des merdes pour jeter mon dévolu sur des fruits, puis j'ai totalement arrêté. Rien que ça, je peux vous dire que ça joue énormément sur le poids et la philosophie du "mieux manger" !

Puis, j'ai repris le sport. J'avais arrêté à cause d'un cruel manque de temps et à cause de plusieurs entorses à répétition (mais c'est un autre débat). Etant à la maison 24h/24 dès le 1er avril (enfin... le 2 avril, puisque j'avais eu un concours le 1er avril), je n'avais plus aucune excuse.
Me remettre au sport n'a pas été une corvée, au contraire ! J'ai toujours aimé ça, et en faire en période de révision et de stress lié au concours m'a fait un bien fou, vraiment !
J'ai recommencé à courir, difficilement à cause de mon genou en vrac, et surtout, j'ai recommencé le vélo d'appartement. Ce n'est pas donné à tout le monde, puisque ça demande pas mal de place, mais j'en ai un dans mon garage.
J'en ai fait tous les jours d'avril à août (sauf les jours où je sortais courir), à raison d'environ 10km par jour. Cette distance peut paraître énorme et insurmontable, mais en fait, pas tant que ça. Comme ce n'est que du sur-place, je pouvais lire sur mon vélo, relire mes cours ou même regarder une série en posant mon ordinateur sur une petite table, à côté. Et je peux vous dire que si vous lancez un épisode d'environ 40-45 minutes, les 10km seront vite faits, et même largement dépassés !

Pour poursuivre sur l'alimentation, j'ai pris l'habitude, outre la fin du grignotage, de faire attention à ce que je mange, mais jamais en me privant. Si j'ai envie de me faire un Mc Do avec des copines, je le fais avec grand plaisir. Mais à ce moment là, je sais que le lendemain, je surveillerai un peu plus mon assiette, sans virer psycho-bouffe non plus (cf : cet article).
J'aime manger, j'ai toujours aimé l'art de la table, le fait de se retrouver, etc. Jamais, je dis bien JAMAIS je m'empêcherai de manger tel ou tel aliment. J'ai longtemps été privée du gluten pour raisons médicales, et ôter totalement un aliment de son alimentation est particulièrement difficile.
De 64kg en septembre, j'étais à 61kg en avril ; 58kg en mai et j'ai atteint mon poids de croisière (56kg) en juin.


Source : We Heart It
Et actuellement...
Actuellement, j'ai moins le temps de faire du vélo d'appartement, puisque j'ai de grosses journées : je suis rarement chez moi avant 19h, et je pars le matin vers 6h30. Mais j'essaie d'en faire au moins 2 fois par semaine. Outre le vélo, je marche pas mal dans la journée, au moins 45 minutes / 1h. Ce n'est pas énorme non plus, mais ce n'est pas négligeable. J'essaie également le plus suivant de prendre les escaliers, et non les ascenseurs (mon école de psychomotricité est sur 4 étages) ; idem dans les transports en commun, j'ai abandonné les escalators.
De plus, j'ai deux haltères de 2kg chacune. Je m'en sers pour raffermir mes bras. Le résultat n'est pas dingue non plus, mais je n'ai pas des "bras-jambons" : c'est déjà ça !

En ce qui concerne la cellulite, je ne peux pas réellement vous aider. J'ai la chance de ne jamais en avoir eu (ou vraiment très très trèèèès légère) donc je n'ai pas cherché à en perdre.
Cependant, je sais que la plupart des cellulites sont dues à une rétention d'eau. En cause ? Parfois la pilule, parfois le manque d'hydratation. Alors buvez (eau, thé, tisane, infusion) et éventuellement parlez-en avec votre gynéco pour une pilule mieux adaptée à vos attentes (tant "physiques" que contraceptives).

En ce qui concerne mon assiette, je ne grignote toujours plus (ou vraiment rarement, et dans ces cas-là, je mange un fruit frais ou des fruits secs) et je surveille toujours de plus ou moins près ce que je mange sans non plus me restreindre. Je privilégie, quand je le peux, les graisses végétales aux graisses animales, mais je n'ai pas pour autant abandonné le beurre. Je ne me prive pas, mais j'essaie de compenser lorsque je sais que j'ai un peu trop mangé/mal mangé.

Ma perte de poids aura finalement été "facile" puisque j'ai perdu du poids sans réellement le vouloir, sans privation et sans "excès" pour mon corps : je ne me suis pas forcée à faire du sport à outrance, à malmener mon organisme, etc. Cette perte de poids a été plutôt uniforme : j'ai perdu d'à peu près partout (surtout mon ventre/ma taille) et ai perdu une taille de vêtement. Je fais actuellement un 38/M en haut et un petit 38 en bas (en fait, le 38 est un peu grand, mais le 36 trop petit... il me faudrait un 37 !).

Finalement, cet article pour vous montrer que rien n'est impossible et que, surtout, on peut perdre du poids sans se lancer dans un régime draconien qui va vous déprimer et tellement vous frustrer que vous allez tout reprendre à la fin puisque vous vous jetterez sur la bouffe après. En fait, je n'ai pas fait de régime ; juste un rééquilibrage alimentaire.
Evidemment, comme je n'avais pas réellement de poids à perdre (quoi que...?), cette perte de poids a été plus facile que si j'avais eu 15kg à perdre, je ne vous le cache pas.
Mais rien qu'en changeant quelques-unes de ses habitudes et en bougeant un peu plus, on peut perdre déjà quelques kilos ! Alors courage !


Et vous, que faites-vous au quotidien pour votre ligne ? Avez-vous déjà fait un "régime" ou un rééquilibrage alimentaire ? Partagez votre expérience !

vendredi 19 février 2016

Boulimie culturelle : séries, films, livres, musique... et si on en faisait trop ?

Photo de Laurent Baillet, sur We Heart It
Il y a quelques semaines, je lisais un article de Cassandra, du blog Croque les Mots, dans lequel elle faisait part d'un "phénomène" que j'avais également observé et qui me faisait me remettre en question.. Vous pouvez (re)lire son article ICI.
"Lire moins pour lire mieux"... C'est réellement une valeur qui me tient à coeur, et pourtant, je m'en éloigne parfois dans un désir de performance, si j'ose appeler cela de la sorte.

Cet espèce de challenge avec soi-même, celui de lire toujours plu, n'est pas particulièrement sain. On s'imposerait presque un nombre minimal de livres à lire en un certain laps de temps. Par exemple, j'essaie de lire au moins un livre par semaine, pour vous en présenter minimum 7 pour ma rubrique "7 semaines, plusieurs livres". C'est idiot, quand on y pense !

D'autant que cette fièvre de la performance livresque ne m'est venue qu'il y a peu, à peu près quand j'ai découvert l'univers de booktube (les chaînes dédiées aux livres, sur Youtube).
Il y a avec cette communauté une sorte de challenge qui, même s'il n'est pas exposé clairement, est largement sous-entendu : il faut lire beaucoup, tout le temps, et de tout !
Je suis un peu tombée dans le piège, au risque de bâcler certaines lectures, d'en abandonner certaines un peu trop rapidement, ou de ne pas laisser assez d'intervalle après un livre "choc".
Par exemple, je me souviens qu'après avoir lu "Nos Etoiles Contraires" de John Green, je suis passée un peu trop vite à ma lecture suivante, et je n'ai pas eu le temps de "faire le deuil" de ma précédente lecture. Et ce mécanisme est parfois mauvais puisqu'il oblige à passer à autre chose alors que nous n'en avons pas spécialement envie ! Et, à terme, cela peut conduire à une panne de lecture. Vous savez, cette période où rien ne vous fait envie, et rien ne comble vos besoins littéraires. Cette période est déjà arrivée à tout le monde, ou presque, et pour ma part, elle est arrivée lorsque, justement, j'enchaînais trop vite les livres.

Ce "trop plein, trop longtemps, trop souvent" est aussi observable pour les séries, la musique ou les films.
Pour la musique, par exemple, il y a eu un moment où j'avais plus de 120Go de musique sur mon iPod (ce qui est, bien évidemment, beaucoup trop). Puis l'iPod en question a rendu l'âme et j'en ai acheté un autre. Les iPod de grande capacité de stockage ne se faisant plus, j'ai jeté mon dévolu sur un iPod nano de 16Go. Soit environ le sixième de ce que j'avais avant.
Au début, ce changement a été assez difficile, puisque j'ai dû me limiter dans mes choix de musique. Mais finalement... je me rends compte que sur mes 120Go de musique, j'écoutais souvent la même chose. Et actuellement, mes 16Go me suffisent largement... comme quoi !

Il fut également un temps où je regardais une dizaine de série en même temps. Comme si j'avais besoin de tout voir à un moment donné, tout ce qui se fait, tout ce dont les gens parlent. C'est ridicule ! Je me rends compte actuellement que sur cette dizaine de séries, il n'y en avait en fait que 4-5 que j'adorais réellement suivre. Alors pourquoi autant en regarder ? C'est une question que je me pose encore, et je suis sûre qu'un psy pourrait vous dire que cette nécessité là pourrait traduire une carence affective, un manque de relation, etc...
Bon, en fait non, j'allais très bien à ce moment là, je vous rassure ! Mais actuellement, avec du recul, je me dis que franchement... pour quoi faire ?! Surtout quand on voit le temps passé (le temps perdu ?) devant des séries (au moins une petite dizaine d'heures par semaine, facile) qui, parfois, n'en valent pas la peine.

Finalement...
J'ai décidé de lever le pied sur cette boulimie culturelle. Lire moins, mais mieux, comme l'a dit Cassandra. Lire ce qui me plaît, et pas forcément ce dont tous les blogueurs parlent. Lire les styles que j'aime, et arrêter de me "forcer" avec les dystopies alors que j'en ai fait le tour. Mettre éventuellement plusieurs semaines pour lire un seul et unique livre si j'en ai envie. Lire plus de classiques, parce que j'en ai envie mais qu'avant je me "retenais" parce que je me disais que ça ne vous intéresserait pas de lire mes avis sur ce genre de lecture. Lire pour MOI, et non dans la vision de ma prochaine chronique.
Pour la musique, comme je vous l'ai dit, je me contente de mes 16Go ce qui en soit, est déjà pas mal !
Enfin, concernant les séries, je peux vous dire qu'à l'heure à laquelle j'écris ce post (le 14 février), je ne suis que 2 séries : The 100 et Younger. Il faut dire qu'avec la charge de travail que j'ai, ainsi que mes horaires de dingue, il est difficile d'en suivre plus ! Et lorsque viendra le mois d'avril, j'en suivrai 2 de plus : Game of Thrones et Banshee. Ça fera 4 séries, 4 séries que j'aime réellement et dont j'attends toujours avec grande impatience les nouveaux épisodes. Et sincèrement, 4 séries, c'est amplement suffisant !

Et vous, quelle est votre politique de "culture" au quotidien ?

vendredi 12 février 2016

7 semaines, plusieurs livres #11

Bonjour à toutes et à tous ! Il est l'heure pour moi de parler avec vous de mes lectures de ces 7 dernières semaines : du 21 décembre 2015 au 8 février 2016. Cette période de lecture a plus ou moins été en dents de scie, puisqu'environ 2 semaines avant et pendant les partiels (1er et 2 février), je n'ai presque pas lu. Mais ensuite, je me suis beaucoup rattrapée et cela m'a permis de décompresser !

Pendant cette période, j'ai lu 11 livres. Enfin... 10,5 allons-nous dire, puisque je n'ai pas fini l'un d'entre eux (je vous en parle plus tard). Parmi ces 11 livres, 2 déceptions : Outlander tome 4 et Insaisissable tome 2 ; et 2 énormes coups de coeur : Une braise sous la cendre et Journal d'un vampire en pyjama
Je vous laisse lire tout ça, et n'hésitez pas à me donner votre avis si vous avez déjà lu les livres dont je parle !


* The Book of Ivy ; The Revolution of Ivy, par Amy Engel
(341 pages ; 321 pages)

Je n'enchaîne jamais deux tomes d'une même saga. Jamais. Cependant, quand j'ai tourné la dernière page de The Book of Ivy, j'ai eu le besoin incontrôlable de commencer immédiatement le tome 2, The Revolution of Ivy.
Si vous suivez un peu les blogs et les chaînes Booktube, vous n'avez pas pu passer à côté de cette duologie young-adult qui mêle dystopie et romance. On ne sait pas réellement comment ni pourquoi, mais une guerre nucléaire a ravagé les Etats-Unis et quelques survivants ont lutté pour permettre leur survie. Plusieurs décennies plus tard, la ville de Westfall est toujours là, avec d'un côté les pro-Latimer, le Président, et les pro-Westfall, le "Fondateur". Pour maintenir la paix, des mariages sont arrangés entre les deux côtés de la ville. Ivy Westfall, fille du fondateur, doit épouser Bishop, fils du Président. Et durant toute sa vie, Ivy a été préparée dans l'optique de tuer ce jeune homme.

Mais... vous vous en doutez, ce ne sera pas aussi simple ! En lisant le résumé, on devine plus ou moins la tournure que va prendre l'histoire, mais malgré cela, Amy Engel parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout et à nous surprendre. J'ai beaucoup apprécié les deux personnages principaux qui, malgré leurs différences, sont très touchants et intéressants, chacun à leur manière. L'écriture est fluide et l'enchaînement de faits très bien mené. On pourrait presque penser que ce livre a été écrit dans l'optique d'une adaptation cinématographique.

J'avais du mal à lâcher le bouquin, et le dernier tome se termine sur un cliff-hanger assez incroyable ! Je pense tout de même avoir eu une petite préférence pour le tome 2 qui comportait plus d'action, était plus dynamique et présentait une moindre intrigue romantique. Je considère d'ailleurs le premier tome comme une mise en bouche au deuxième. Cependant, j'ai trouvé la fin du tome 2 relativement rapide et bâclée par rapport à l'envergure de l'histoire.
Comme vous le savez, je commence à être peu à peu lassée par les dystopies qui, à mon sens, commencent à se ressembler toutes. Mais j'ai beaucoup apprécié celle-ci qui, j'espère, sera un jour adaptée au cinéma.


* Outlander, tome 4 : Les Tambours de l'automne, par Diana Gabaldon
(1144 pages)
[NON TERMINÉ]

Je crois que ce quatrième tome a finalement été le tome de la "rupture" entre Outlander et moi, ou du moins d'une rupture temporaire. Pour être totalement honnête avec vous, je ne suis pas allée au bout des plus de 1000 pages de ce livre : je me suis arrêtée vers 250-300 pages.
Outlander avait été un immense coup de coeur en 2015. J'avais découvert une saga qui mêlait de nombreux éléments différents qui me plaisaient beaucoup : l'Ecosse (un des pays qui me passionne profondément, sans que je ne puisse réellement l'expliquer), l'histoire, l'humour, l'action, la romance, etc... Le Tome 1 était en ce sens une véritable réussite et un véritable coup de coeur, puisque l'Ecosse, son histoire et ses légendes étaient le centre du sujet.
Malheureusement, au fil des tomes, et ce dès le second tome, l'Ecosse n'est plus le lieu principal de l'histoire. Si cela ne m'avait pas dérangé dans le Tome 2, ça commençait à un peu me décevoir dans le Tome 3.

Puis, avec ce Tome 4, je me suis rendue compte que finalement, Outlander n'est plus l'Outlander qui m'avait plu. L'histoire est toujours aussi bien menée, aussi bien écrite, et je prends plaisir à retrouver Jamie et Claire, mais il n'y a plus l'étincelle des tomes précédents. L'essence même d'Outlander n'est plus, et je ne voulais pas me "forcer" à lire plus de 1000 pages sans avoir un réel intérêt pour l'histoire, car la lecture doit être un plaisir et non une corvée.

Si vous aussi vous lisez cette saga, je serais curieuse de savoir ce que vous pensez du tournant qu'elle prend peu à peu.


* Le Cycle d'Elric, tome 1 : Elric des dragons, par Michael Moorcock
(220 pages)

Après la petite déception due à la suite d'Outlander, j'ai eu envie de m'abandonner à une valeur sûre. De mes 12 ans à mes 16 ans environ, je ne lisais presque exclusivement que de la fantasy. Puis, j'ai peu à peu délaissé ce genre, puisque j'avais l'impression d'en avoir fait le tour et surtout, j'avais l'impression que la plupart des auteurs ne faisaient, finalement, qu'une (pâle) copie des magnifiques oeuvres de Tolkien. Cependant, un auteur sortait du lot, il s'agit de Michael Moorcock. Si vous êtes amateur/trice de fantasy, vous connaissez forcément cet auteur, et même si vous n'avez jamais lu aucun de ses livres, vous en avez déjà entendu parler.

Michael Moorcock est selon moi LE maître absolument de la fantasy classique (avec, bien évidemment, Tolkien ; mais est-il nécessaire de le rappeler ?). C'est épique, bien écrit mais simple à la fois. Moorcock aime les descriptions mais ne vous perd pas dans un flot de lignes destinées uniquement à noircir des pages pour sortir un bouquin de 400 pages minimum. Non, les livres de Moorcock sont rarement longs (jusque 300 pages environ), mais il va toujours à l'essentiel.
En relisant ce premier tome de la saga d'Elric, j'ai vraiment passé du bon temps. J'ai adoré me replonger dans cette histoire et surtout, retrouver Elric, cet anti-héros que j'ai toujours adoré. C'est un personnage complexe qui m'a toujours fasciné.

Je ne sais pas si je relirai les autres tomes de la saga, mais pourquoi pas lorsque, justement, j'ai une mini panne de lecture, une déception, et que j'ai besoin de réconfort pour repartir sur les chapeaux de roue !


* Une braise sous la cendre, par Sabaa Tahir
(528 pages)

WOUA-OUH ! C'est vraiment ce que je me suis dit durant toute ma lecture. Ce roman est absolument exceptionnel sur de nombreux points : l'intrigue, la plume de l'auteure, les personnages, le fond "historique" (je m'explique plus loin), les quelques emprunts à la mythologie, la façon dont est mené le livre, etc...

J'ai adoré le fait que l'auteur s'attaque au genre de la dystopie mais d'une manière totalement différente de la dystopie pour ados habituelle. Ici, la dystopie est mêlée à une sorte d'intrigue historique. Le livre n'est en aucun cas classée "historique" ou "dystopique" par l'éditeur PKJ, mais c'est selon moi les deux styles que l'on pourrait lui donner. Je m'explique.
On suit Laia et Elias dans leur vie respective. Ces deux personnages n'ont absolument rien en commun de prime abord : Laia fait partie des Erudits, un peuple cultivé, gardien du savoir, brimé depuis de nombreuses années par les Martiaux. Elias, quant à lui, est un Martial, mais pas n'importe quel Martial : c'est un Mask (un peu comme notre GIGN, si vous voulez). Les Erudits sont sous la tutelle de l'Empire, et dont des Martiaux.
Elias doute sur son avenir en tant que Mask, et Laia est contrainte de s'enfuir de chez ses grand-parents, qui l'élèvent depuis la mort de ses parents, suite à un raid des Masks qui ont enlevé son frère. Laia va donc s'allier à la Résistance pour tenter de faire libérer son frère.
On suit chapitre après chapitre Elias et Laia qui, chacun, vont remettre en question de nombreuses choses de leur peuple.

Alors, me direz-vous, pourquoi j'assimile Une braise sous la cendre à un style historique. En fait j'ai assimilé les Erudits aux Hébreux et les Martiaux aux Egyptiens. Peut-être suis-je la seule à penser cela, mais je trouve que de nombreuses références sont flagrantes. De même, je parlais de mythologie tout à l'heure. En effet, dans son récit, Sabaa Tahir évoque régulièrement les Djinns et les Efrits, créatures de la mythologie du Moyen-Orient.
Les personnages sont extrêmement intéressants, tant les personnages principaux (Laia et Elias) que les personnages secondaires, ce qui est plutôt rare : les personnages secondaires sont souvent mis de côté. D'ailleurs, et contre toute attente compte-tenu de l' "origine" des personnages, je me suis plus attachée à Elias qu'à Laia. Elias est un personnage particulièrement intéressant et fascinant.

Vous l'aurez compris, ce livre fut un véritable coup de coeur. C'est une belle écriture qui mêle suspens, action et description. Une braise sous la cendre est selon moi un livre intelligent dont le titre prend sens au fur et à mesure de la lecture, puisque les deux personnages principaux portent en eux cette petite étincelle qui pourrait tout faire basculer. La sortie du tome 2 est prévue en VO pour avril 2016.

Par ailleurs, je tiens à partager avec vous ce passage que j'ai beaucoup apprécié (que je ne situe pas pour éviter de spoiler) : 
"Il y a deux sortes de culpabilité. Celle qui te fait sombrer jusqu'à ce que tu ne sois plus bon à rien et celle qui donne une raison d'être à ton âme. Laisse ta culpabilité être ce qui te fait avancer. Laisse-la te rappeler qui tu veux être. Définis une limite dans ton esprit et ne la franchis plus jamais. Tu as une âme. Elle est abîmée, mais elle est là. Ne les laisse pas te la voler, Elias".


* Contes des Royaumes, tome 1 : Poison, par Sarah Pinborough
(240 pages)

Depuis un certain temps, j'entendais beaucoup parler de cette "trilogie" de réécriture de contes : Les Contes des Royaumes.
Actuellement, il est impossible de trouver chaque tome indépendamment de l'autre (sauf en occasion, mais à prix d'or). Cependant, les éditions Milady ont réédité ces trois opus en un seul ouvrage vendu à environ 25€. Pour trois livres, c'est un format très intéressant, d'autant que la présentation est très jolie : il est de plus en plus rare de trouver des "hard-back" en France, surtout à un prix si peu élevé.
Cependant, j'ai quelque chose à dire sur la forme (je parlerai du fond, concernant ma lecture du premier tome) un peu plus bas. En effet, je ne sais pas si je suis tombée sur un livre mal relié ou non, mais au fil de ma lecture, les pages, déjà très fragiles, s'enlevaient au fur et à mesure. J'ai dû m'armer de patience et de scotch pour le réparer. C'est dommage !

Venons-en à ma lecture, le premier tome : Poison. Dans ce premier livre d'à peine plus de 200 pages, Sarah Pinborough réécrit à sa manière la très célèbre histoire de Blanche-Neige. Bon, vous connaissez déjà l'histoire originale, mais ici, Blanche-Neige est une jeune femme audacieuse, pugnace et assez coquine !

Bon, c'était sympa, mais clairement, ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. En fait, je m'attendais à mieux. Vraiment mieux. Finalement, je me suis plus attachée à la "vilaine belle-mère" qu'à Blanche-Neige. Je pense que l'auteure a écrit pour que ce soit le contraire, mais ça n'a pas réellement pris avec moi...

Je lirai quand même les 2 tomes suivants, en espérant trouver des personnages plus intéressants et des histoires plus poignantes.


* L'Élue, par Lois Lowry
(256 pages)

En mai dernier, je vous parlais de ma sublime lecture qu'était Le Passeur, de Lois Lowry. Véritable claque, véritable révélation, ce roman avait été un immense coup de coeur. Une dystopie, une vraie, et de qualité (ce qui, avouons-le, est de plus en plus rare).

Le Passeur, écrit en 1993, était en fait le premier tome d'une tétralogie dont les trois autres tomes sont sortis en 2001, 2005 et 2014. L'Elue est celui sorti en 2001. Bien qu'écrit après Le Passeur, il en est en fait un préquel.
Tout comme pour son prédécesseur, je me suis lancée dans L'Elue sans savoir de quoi il parlait, et ce fut une chance. Je n'en dirai donc pas plus ici.

Lois Lowry arrive en 250 pages à construire un univers extraordinairement complet qui installe et permet de comprendre ce qui se passe dans Le Passeur.
Cependant, ne vous attendez pas à de l'action et de multiples péripéties : L'Elue est ce qu'on pourrait qualifier d'une "livre d'ambiance" (dans le bon sens du terme) qui plante la tente pour les écrits à venir.
Et comme d'habitude avec Lois Lowry, c'est bien écrit et incroyablement prenant.



* Insaisissable, tome 2 : Ne m'échappe pas, par Tahereh Mafi
(464 pages)

Je ne vais pas vous dire grand chose à propos de cette lecture, puisqu'il s'agit d'un deuxième tome. Alors que j'avais passé un excellent moment avec le premier tome, je vous en parlais ICI, je me suis pas mal ennuyée pendant celui-ci. C'est long, très long. Excessivement long pour pas grand chose, finalement.

En fait, je ne supporte plus Juliette, le personnage principal. Elle est très égocentrique, geignarde et se plains de choses qui n'auraient pas lieu d'être. J'ai l'impression d'être face à une adolescente décérébrée qui ne s'intéresse qu'à son petit confort et ses petits problèmes (non) existentiels. Et sincèrement, j'en ai ma claque des triangles amoureux à la Bella-Edouard-Jacob. D'autant plus lorsque c'est mal mené et encore plus cliché que d'habitude.

J'avais aimé, lors du premier tome, l'intrigue diplomatique, politique et un brin guerrière. Mais dans le tome 2, Tahereh Mafi fait de ce versant une intrigue secondaire pour s'intéresser aux petits troubles de Juliette. En fait, je ne lisais pas un bon livre de dystopie, non non. En fait, je lisais un drame sentimental écrit pour pré-pubères en mal d'amour. Je suis arrivée péniblement au bout de ces 464 pages (en en sautant quelques-unes, je dois l'admettre), mais je ne pense vraiment pas lire la suite.


* Juste une ombre, par Karine Giebel
(551 pages)

Après mon énorme déception à propos du deuxième tome d'Insaisissable, j'avais besoin de renouer avec la lecture, avec un bouquin "efficace". C'est donc sans aucune hésitation que j'ai pioché, au hasard, je dois l'admettre, dans la (longue) liste de livres écrits par Karine Giebel.
J'avais lu il y a quelques mois Le Purgatoire des innocents, que j'avais adoré. Je m'étais promis de lire à nouveau un thriller de cette maîtresse du genre. Et je n'ai pas été déçue !

On suit Cloé, jeune femme qui, en apparence mène une vie de rêve : un bon boulot pour lequel elle va certainement être promue prochainement, une jolie maison dont elle est propriétaire, et un chéri qu'elle aime par dessus tout.

Mais un soir, une Ombre surgit dans sa vie : en sortant d'une soirée entre amis, elle se fait suivre jusque sa voiture. Cette Ombre ne lui fait pas de mal mais lui colle une sacrée frousse.
Depuis, elle se sent constamment épiée, suivie et surveillée.
Au fil des pages, Karine Giebel arrive à nous faire douter : est-elle réellement suivie ou Cloé est-elle simplement dans un délire paranoïaque ? Et dans cette histoire, les manipulés sont-ils réellement ceux que l'on croit ?

Comme toujours avec Giebel, c'est efficace. Elle parvient, malgré quelques longueurs (le "j'ai peur, je vois quelqu'un chez moi mais il n'y a personne, j'appelle les flics mais ils me prennent pour une folle" était un peu redondant) et des profils psychologiques assez stéréotypés, à nous tenir en haleine pendant 550 pages... Et c'est extraordinairement bien mené ! La fin est bien amenée et n'est pas bâclée, ce qui est rare avec ce genre littéraire.

Si vous cherchez un bon thriller, très prenant et bien construit, n'hésitez pas une seule seconde.








* Journal d'un vampire en pyjama, par Mathias Malzieu
(230 pages)

Le 5 février, j'ai posté un billet qui donne mon avis complet sur ce chef d'oeuvre qu'est le dernier livre de Mathias Malzieu. S'il vous intéresse, vous pouvez le (re)lire ICI.









* Les Etoiles de Noss Head, tome 1 : Vertige, par Sophie Jomain
(320 pages)

Comment parler de ce livre sans le desservir, malgré le fait que je l'ai apprécié ? En fait, sur de nombreux points, j'ai eu l'impression de lire un "remake" de Twilight avec un changement de "créature" (je ne vous en dis pas plus, puisque la nature de cette "créature" n'est su qu'au quart du roman environ).
On suit Hannah, jeune parisienne dont la mère (ou le père, je ne sais plus) est d'origine écossaise. Ce qui fait que cette jeune bachelière passe tous ses étés depuis sa plus tendre enfance à Wick, en Ecosse, chez sa grand-mère. Cette année-ci, elle y rencontre Leith, un jeune homme mystérieux, envoûtant et terriblement beau...

Vous voyez le tableau ? Une citadine qui se retrouve contrainte d'aller dans une petite ville, elle s’ennuie un peu et rencontre une garçon assez extraordinaire. Dans le genre Bella et Edward, on se rapproche un peu, non ? (mais en mieux écrit, il faut l'admettre)

Oui mais... j'ai adoré ! Je l'avoue, j'ai vraiment passé un excellent moment et je pense lire le second tome très rapidement. L'écriture de Sophie Jomain est fluide, agréable et purement addictive.
Dès que j'avais 1 ou 2 minutes devant moi, j'en profitais pour lire quelques lignes. Vraiment, j'ai adoré, même si, oui, on est d'accord, ça sonne un peu déjà vu et parfois à la limite du niais. Mais sincèrement, parfois, ça fait du bien ! 

Et vous, qu'avez-vous lu récemment ?

vendredi 5 février 2016

Journal d'un Vampire en Pyjama, Mathias Malzieu

La sortie d'un nouveau livre écrit par Mathias Malzieu est toujours un événement. C'est un événement, déjà parce que tout ce qu'écrit Mathias Malzieu est une beauté à couper le souffle, mais aussi parce que depuis quelques années déjà, chaque sortie littéraire s'accompagne de la sortie d'un nouvel album du groupe dont il est le chanteur : Dionysos.

Mais ce sixième livre est quelque peu particulier. Si dans la plupart de ses livres Mathias Malzieu distille quelques éléments de sa personnalité et de ses expériences vécues, ce Journal d'un Vampire en Pyjama est un récit jour après jour du combat qu'il a dû mener contre une maladie aussi rare que grave : l'aplasie médullaire.
Pour faire bref et sans utiliser trop de gros mots scientifiques, l'aplasie médullaire est un dysfonctionnement de la moelle osseuse rouge qui produit les cellulaire sanguines, notamment les globules rouges et les cellules immunitaires. Cellules nécessaires au fonctionnement de l'organisme, à l'oxygénation de chaque parcelle du corps et surtout, au fait que chaque individu survit aux microbes, virus et bactéries de la vie quotidienne. C'est une maladie grave mais surtout qui n'a pas de réelle cause et peut arriver à n'importe quel moment de la vie.

"Des enfants me demandent de signer leur affiche, ils touchent, éternuent, sourient, veulent des photos et des bisous. Je ne connais pas de façon plus fabuleusement douce de risquer sa vie."

Et ce calvaire arrive au moment où Mathias Malzieu a plus que jamais besoin de sa vivacité et de son étincelle légendaires : son film-bébé Jack et la Mécanique du Coeur, ce film sur lequel il bosse depuis tant d'années, est sur le point d'être dévoilé au public, et il doit, avec le reste de l'équipe, en assurer la promotion.
C'est donc ça, Journal d'un Vampire en Pyjama : l'histoire, au jour le jour ou presque, d'un homme qui partage ses journées entre interviews et "shoots" de transfusions sanguines ; entre chambre stérile et l'envie de rentrer chez lui pour retrouver la femme qu'il aime tant : Rosy.

Dans Journal d'un Vampire en Pyjama, Mathias Malzieu se livre à son lecteur sans fard, sans faux-semblants. Et c'est beau, incroyablement beau. C'est un récit doux, triste, émouvant et drôle à la fois. Ma lecture était parfois difficile : il est difficile de "voir" une personne qu'on admire souffrir et se battre de la sorte.
Mathias Malzieu nous décrit le parcours du combattant qu'est l'affrontement du maladie, mais aussi l'ombre qui plane au-dessus d'une personne gravement malade : cette fameuse Dame Oclès qui est venue l'embêter à maintes reprises. Cette femme, sans foi ni loi, qui venait le faire douter mais qui, en quelque sorte, a exacerbé sa volonté de se battre. Le récit de Malzieu est toujours juste et ne tombe jamais dans le pathos, l'apitoiement sur soi.

"On vous vole beaucoup de choses lorsque vous entrez dans une chambre stérile. La liberté, l'intimité, les cheveux parfois. Mais ne pas avoir à porter toute la journée le pyjama de bagnard fatigué aide à résister à la désappropriation de soi"

Mais malgré l'application qu'a Mathias Malzieu à écrire sans dramatisme, j'ai pleuré plusieurs fois pendant ma lecture. J'ai pleuré puisque, comme dit plus haut, c'est assez difficile d'assister, impuissante, au récit de ce qu'il a vécu. J'ai aussi pleuré face à quelques passages que je trouvais, malgré eux, touchants et beaux. Oui, j'ai pleuré face à la beauté du verbe.
Ce qui est magique avec Mathias Malzieu, c'est cette faculté à écrire de manière si belle et si imagée sans aucun effort. Quand Malzieu écrit, on est loin des grandes phrases avec des mots grandiloquents. Non. Mathias Malzieu écrit simplement mais avec une plume particulièrement jolie et émouvante. C'est si fluide, qu'on pourrait penser qu'il écrit comme il respire : sans réfléchir, tout naturellement.
Journal d'un Vampire en Pyjama est également une belle peinture de l'univers hospitalier, médical et scientifique avec, en prime, un bel hommage aux infirmières, qu'il appelle souvent les nymphirmière, et à toutes les personnes qui ne l'ont pas abandonné malgré cette épreuve. Ces infirmières qu'il faisait rire souvent, par ses phrases imagées et son humour si singulier et délicat.
Comme il le dit dès les premières pages : "Faire le con poétiquement est un métier formidable". C'est ce qu'est Mathias Malzieu : un trublion poétique et tendre.

"Les infirmières portent des armoires à glace émotionnelles sur leur dos en souriant. Ce sont les grandes déménageuses de l'espoir. A elles la lourde tâche de diffuser quelques bribes de lumière aux quatre coins de l'enfer, là où les anges perdus font du stop à main nue. Comme avec les médicaments, elles doivent en ajuster constamment le dosage. Elles sont cigognes-mamans-nymphes-filles. Elles gagnent à être (re)connues."

Lorsque j'ai eu le livre en ma possession, j'ai voulu faire durer ma lecture le plus longtemps possible, ne pas le lire trop vite malgré la vitesse incroyable à laquelle je tournais les pages. Vous savez, il y a ces pâtisseries que vous dégustez avec une lenteur et une délectation presque coupable. Les livres de Mathias Malzieu sont finalement des pâtisseries fines qui, en plus d'apporter un plaisir immédiat, laissent une trace indélébile dans votre esprit et votre coeur.

Sait-on jamais : si vous passez par ici, Monsieur Malzieu, merci de faire battre la mécanique de mon coeur à chacune de vos phrases de chacun de vos romans.
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