 |
Source : Spire2013 |
Aujourd'hui, petite nouveauté sur le blog. Vous n'êtes pas sans savoir que la situation actuelle au Proche-Orient est désastreuse. Mon amie Yaël, pour qui je m'inquiète tous les jours, il faut l'avouer, est retournée chez elle, à Jérusalem, depuis fin-juin. Nous sommes constamment en contact afin qu'elle me donne régulièrement de ses nouvelles. Nous nous sentons toutes les deux très concernées par l'actualité, et nous avons décidé d'ouvrir ensemble cette série de billets : Journal de Jérusalem. Aussi souvent que possible, Yaël me fera parvenir des sortes de lettres, comme un journal de bord, que je partagerai avec vous.
NB : il est relativement "tabou" de donner son opinion quant à ce conflit qui, malheureusement, perdure depuis déjà beaucoup trop de temps. Dans cette série d'articles, ni Yaël ni moi allons prendre position ouvertement. Nous avons, bien évidemment, notre opinion, mais nous préférons la garder pour nous et en parler en privé.
Chacun est en droit de penser ce qu'il veut, de dire ce qu'il veut et de commenter de la manière qu'il le veut sous cet article, à condition de le faire dans le respect et d'éviter tout propos abusif et antisémite.
Chacune des photos illustrant chacun des billets ne sera PAS de Yaël qui ne préfère pas s'aventurer "sur le terrain". Le nom de la source des photos sera systématiquement donné. Au mieux, je donnerai le nom des photographes, même si parfois, celui-ci n'est pas forcément mentionné.
---------
Jérusalem, le 11 juillet
Avant toute chose, Ariane a voulu que je
fasse une courte présentation pour cadrer un petit peu ce que je vais vous
raconter et que vous me connaissiez mieux.
Je vais faire comme l’a dit mademoiselle
Ariane, mais en version courte pour éviter de vous endormir. Pour faire court,
je m’appelle Yaël, j’ai 19 ans et je suis actuellement étudiante en médecine à
Paris V (Descartes). Je suis franco-israélienne (mon papa est français et ma
maman israélienne), je suis née à Jérusalem et je suis partie à Paris à l’âge
de 10 ans. Même si j’aime beaucoup Paris je tiens énormément à Israël et je
vais le plus souvent possible à Jérusalem, où mes parents ont conservé leur
maison, ma maison d’enfance. J’y retourne dès que j’ai un petit peu de
vacances. J’y suis actuellement depuis le 26 juin.
Comme vous le savez, le pays est
actuellement au cœur d’un énorme conflit avec la Palestine. Jusqu’ici,
Jérusalem avait été relativement épargnée, mais depuis quelques jours, la ville
est elle aussi touchée par les affrontements et les différents tirs. Si les médias (français, mais pas que !)
n’osent pas encore le dire, ici on emploie bel et bien le mot « guerre »
pour qualifier la situation actuelle.
 |
Photo : Ahmad Gharabli, AFP. |
Pour la plupart des médias étrangers, ce
« conflit » est dû à l’assassinat des 3 jeunes israéliens qui avaient
été enlevés le 14 juin 2014 et assassinés fin juin. Cet assassinat avait été
revendiqué par le Hamas, le 30 juin 2014. Les réactions du gouvernement
israélien avaient été très violentes. Je me souviens notamment d’un des
ministres (je ne sais plus lequel malheureusement) qui avait dit « Israël
doit donner une leçon au Hamas qu’il n’oubliera jamais ». Mais
malheureusement, le conflit était là depuis bien plus longtemps, et le climat a
toujours été tendu dans ce coin du monde (Israël, Palestine, Bande de Gaza,
Liban, Syrie). On peut dire que l’assassinat de ces pauvres jeunes hommes n’a
été que l’élément déclencheur de cette situation déplorable et inquiétante,
tant pour Israël que pour le reste du monde.
De là où j’habite à Jérusalem, on entend
de plus en plus les tirs. Les sirènes sont de plus en plus nombreuses. Certains tirs proviennent de Gaza mais d’autres aussi, et on
en parle beaucoup moins, du Liban. La plupart des tirs de roquette visent
Tel-Aviv, Zichron Yaakov et Sderot, et maintenant, Jérusalem (qui, il faut le
rappeler, est une ville-frontière entre Israël et la Cisjordanie). Les bruits
sont assez impressionnants au début, surtout quand vous n’avez jamais été au
centre d’une telle guerre. Mais c’est triste à dire mais on finit un peu (toute
proportion gardée !!!) à s’habituer au bruit, malheureusement. Je sais que
mes parents sont très inquiets, et les plus jeunes de ma famille sont effrayés :
ils n’ont jamais vécu une telle situation et il est compliqué de leur expliquer
le pourquoi du comment. Le pire reste quand même quand ils nous demandent quand
tout cela va cesser. Le problème est bien là : personne ne sait, et malgré
l’appel au cessez-le-feu d’Obama envers le premier ministre (Benyamin
Nétanyahou), le conflit est loin d’être fini.
Yaël Benaïm