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vendredi 20 mai 2016

7 semaines, plusieurs livres #13

C'est avec un petit peu de retard que je viens vous parler de mes dernières lectures dans ce #13 de 7 semaines, plusieurs lectures (du 28 mars au 16 mai 2016).
Parmi ces 10 livres, j'ai eu de nombreux coups de coeur, mais tout de même une grosse déception ; il en faut, de temps en temps...!

* Elle & Lui, par Marc Lévy
(384 pages)
Ma note : 3/5

J'ai eu simplement envie de faire ma chronique en écrivant "C'est du Marc Lévy". Puis je me suis dit que ce n'est pas particulièrement respectueux, tant envers l'auteur qu'envers vous : après tout, si vous lisez cette rubrique, c'est pour avoir mon avis, un avis un minimum construit et détaillé, j'entends.
Mais cependant, je dois admettre que c'est ce que j'ai ressenti tout le long de ma lecture. Je n'ai jamais été friande de cet auteur ; j'ai dû lire 2-3 de ses romans il y a de ça au moins 5 ans, puis je me suis rendue compte que, d'un livre à l'autre, le schéma est le même. Avec Elle & Lui, j'ai eu le même sentiment. Toujours la même chose : deux personnages qui n'ont rien à voir se rencontrent et finissent par s'éprendre l'un de l'autre. Classique. Digne d'un téléfilm de M6 ou d'un épisode de Joséphine ange gardien.

Pourtant, j'ai passé tout de même un bon moment de lecture, malgré le fait que j'aie deviné la fin au bout d'une cinquantaine de pages à peine... D'où le 3/5 : c'est mignon, plaisant à lire, mais trop "cheesy" à mon goût. Toutefois, il faut admettre que de temps en temps, nous avons besoin de ce type d'histoire ! Mention spéciale pour le décor du livre ; Marc Lévy y décrit en détail plusieurs coins de Paris, et j'ai trouvé que ça amenait un petit truc en plus que les Parisiens comprendront sans souci (le côté chauvin en moi, certainement !).

Autre chose que j'ai trouvée plutôt sympa : on retrouve quelques personnages de Et si c'était vrai. Petit clin d'oeil plutôt chouette de l'auteur envers ses lecteurs.
Si vous aimez les histoires d'amour cousues de fil blanc, vous adorerez Elle & Lui. Si, au contraire, ce type de romans vous énerve, passez votre chemin.


* Les Étoiles de Noss Head, tome 2 : Rivalités, par Sophie Jomain
(378 pages)
Ma note : 4,5/5

Quelle fin, mais quelle fin !!!! Je vous parle rarement de mes lectures en évoquant la fin, mais ici, c'est assez dingue, vraiment. Comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'une suite, j'évite de trop vous en dire, mais je peux néanmoins vous dire une chose : l'histoire ne s'épuise pas, loin de là.
Sophie Jomain a eu l'excellente idée d'amener de nouveaux personnages très intéressants, ce qui fait que le lecteur ne se lasse pas de l'intrigue qui est sans cesse renouvelée.

J'en parlais avec Adrien à l'issue de ma lecture (le hasard a fait que nous l'avons lu et terminé exactement en même temps, donc nous avons pu parler de l'évolution de l'histoire), je trouve que Sophie Jomain est très habile avec sa saga. Elle ne fait pas trois tomes longuets dans le seul but de noircir des pages. Non, elle fait en sorte que chaque tome apporte quelque chose, que l'histoire avance. Chose de plus en plus rare dans les sagas qui, je trouve, sont généralement trop longues et trop lentes. Dans de nombreux cas, un one-shot aurait suffit !

J'ai adoré ma lecture, et je conseille cette saga à tous les amoureux du fantastique. Pourquoi "seulement" 4,5 et non pas 5 ? Nul n'est parfait, et je dois admettre que parfois, Hannah est un poil énervante. Mais que voulez-vous... c'est l'amour !


* Paranoïa, par Melissa Bellevigne
(320 pages)
Ma note : 3,5/5

Vous connaissez peut-être Melissa sous le pseudo Golden Wendy, pseudo que cette jeune maman de 2 garçons utilise sur Youtube et sur son blog depuis déjà plusieurs années. Melissa écrit depuis qu'elle est très jeune, mais ce n'est que récemment qu'elle a enfin pu faire publier son premier roman. C'est assez "idiot" puisque je ne la connais pas personnellement, mais je suis très fière d'elle et je suis heureuse qu'elle ait enfin pu réaliser son "rêve de petite fille" comme elle le dit si bien. De ce fait, il fallait absolument que je lise ce qu'elle a écrit, d'autant plus qu'elle en avait parlé sur son blog bien avant la sortie officielle et que l'histoire me faisait grandement envie.

L'histoire, justement, nous plonge dans un univers assez particulier, parfois à la limite du glauque et du malsain. Nous suivons deux personnages : Judy, une jeune femme de 20 ans internée pour paranoïa, et Lisa, une psychiatre extrêmement douée. Comme vous vous en doutez, les deux personnages se rencontrent très vite : Lisa est irrésistiblement attirée par l'histoire de Judy. Selon elle, Judy n'est pas forcément la "folle" que les autres médecins décrivent : elle pense qu'il y a autre chose, quelque chose qui a pu échapper au corps médical.

J'ai beaucoup apprécié l'intrigue du livre, son rythme et son petit côté "Shutter Island", vous savez ce moment où vous ne savez plus qui et quoi croire... J'adore ce type de récit !
J'ai beaucoup aimé le personnage de Lisa et je ne sais pas pourquoi mais elle me faisait beaucoup penser à Melissa et d'ailleurs, c'est son visage que je mettais sur ce personnage.
Petit bémol : la fin. Si Melissa a prévu une suite, alors je trouve la fin de Paranoïa top. Si non, je suis restée sur ma faim/fin. Vraiment. Un autre bémol, purement esthétique : la couverture. Je n'aime pas du tout, elle fait très "ado", ça me gêne, surtout compte tenu de l'histoire.
Mais c'était une très bonne lecture que je conseille cependant aux adultes, malgré la classification de l'éditeur et des vendeurs !

* L'Épouvanteur, tome 1 : L'Apprenti-épouvanteur, par Joseph Delaney
(275 pages)
Ma note : 4/5

Des années que j'entendais parler de cette saga sans jamais avoir sauté le pas ! Après avoir fini ce premier tome, je me suis vite rendue compte que ça avait été une erreur de ma part puisque j'ai passé un excellent moment de lecture en découvrant le personnage de Tom et de son mentor. 
Cependant j'ai une grande incompréhension quant à la mention "jeunesse" : je peux vous dire que si vous faîtes lire cette saga, ou du moins ce premier tome en tout cas, à un enfant de 10 ans, il ne dormira pas de la nuit !

Loin de l'aspect "bon enfant" suggéré par l'éditeur, L'Epouvanteur est une saga qui vous plonge immédiatement dans un univers sombre, parfois cynique malgré lui, qui vous emprisonnera pour de longues heures de lecture durant lesquelles vous ne pourrez pas lâcher le livre ! J'ai adoré découvrir petit à petit les deux personnages principaux et surtout, découvrir ce qu'est vraiment un Epouvanteur.
D'ailleurs, je suis très tentée de lire le second tome en Anglais, puisque le niveau de langue était très abordable.

Je conseille cette (longue) saga à tous les amoureux de fantastique, épouvante, fantasy et sorcellerie : ce tome 1 est le premier d'une saga comptant à l'heure actuelle 12 tomes et j'ai hâte de tous les découvrir.


* Les Étoiles de Noss Head, tome 3 : Accomplissement, par Sophie Jomain
(476 pages)
Ma note : 4/5

Je dois admettre que c'est avec un brin de nostalgie que j'ai achevé la trilogie Les Étoiles de Noss Head. Je m'étais beaucoup attachée à Leith et Hannah, ainsi qu'à certains personnages que l'on rencontre au fil des pages, notamment dans le tome 2.

Comme je vous l'ai dit un peu plus haut pour ma critique du tome 2 (Rivalités), la fin était telle que c'était vraiment difficile de ne pas enchaîner de suite avec ce troisième et dernier tome. Cependant, j'ai voulu lire quelques livres entre les deux pour éviter une overdose et donc de me dégoûter de l'histoire (ce qui aurait été dommage puisque j'ai beaucoup aimé cette saga).
Comme toujours avec Sophie Jomain, j'ai adoré ma lecture, j'ai adoré retrouver les personnages et l'univers magique écossais.

Toutefois, j'ai trouvé à ce tomes quelques longueurs, comme si l'auteure elle aussi ne voulait pas quitter ses personnages et écrire la page finale de cette formidable et divertissante saga.
Peu importe, j'ai encore une fois passé un excellent moment et je ne regrette absolument pas d'avoir lu cette saga qui m'a permis de très bons moments de lecture ! Et mention spéciale à l'éditeur J'ai Lu pour ses magnifiques couvertures.


* Le Pianiste, par Władysław Szpilman
(320 pages)
Ma note : 4/5

Je me souviens avoir vu le film en cours d’histoire en 4ème ou en 3ème, avec un prof absolument génial, d’ailleurs. J’avais été totalement bouleversée et touchée par Le Pianiste. L’acteur Adrian Brody y était fantastique et l’ambiance, bien que pesante, était magnifique.
Aujourd’hui, plus ou moins 7 ans après, je me plonge dans ce témoignage de l’auteur et musicien polonais Wladyslaw Szpilman, tout en écoutant du Chopin, et je suis toujours aussi émue. Peut-être parce qu’entre temps, j’ai eu la chance de rencontrer ma famille, en Pologne, et que j’imagine ce que mes ancêtres, pourtant si proches dans le temps quand on y pense bien, ont vécu pendant la Guerre.

C’était un très beau récit. Si vous vous attendez à quelque chose de très mouvementé, passez votre chemin : Le Pianiste n’a rien de tout ça, Szpilman nous y décrit le quotidien du ghetto de Varsovie. Cependant, quelque chose m’a un peu frappée à ma lecture : tout n’est pas forcément en ordre chronologique. L’auteur peut bien vous parler d’une journée d’avril 1941 et ensuite vous reparler de quelque chose qui a eu lieu en 1940. Ça plait ou ça ne plait pas, mais personnellement j’ai bien apprécié cette organisation désorganisée. L’auteur écrit au rythme de ses pensées, de ce qu’il ressent, et ne se force pas à donner un ordre cohérent à ses pensées. J’aime la spontanéité, donc ça m’a plu.

Chacun de nous devrait avoir lu Le Pianiste, pour ne jamais oublier et ne jamais permettre à l’Humanité de commettre les mêmes erreurs.



* Nos âmes jumelles, par Samantha Bailly
(320 pages)
Ma note : 4/5

J’ai passé un excellent moment en lisant Nos âmes jumelles. Il n’y a pas à dire, avec Samantha Bailly, je suis toujours ravie de mes lectures. D’ailleurs, complètement à part, mais je suis ravie de voir que cette auteure s’est fait un nom dans le monde de la littérature. J’avais eu l’occasion de la rencontrer au village du livre de la Fête de l’Humanité en 2009. A ce moment-là, elle faisait la promo de La Langue du silence, premier tome d’Au-delà de l’Oraison, une chouette saga fantasy. Depuis, Samantha Bailly a publié une dizaine de livres supplémentaires, dans des styles divers et variés. Je trouve génial qu’un(e) passionné(e) puisse vivre de sa passion !

Et c’est en partie de ça dont parle Nos âmes jumelles : de passion, de littérature, de création, et surtout d’amitié : quand des passions communes rapprochent ! Le livre alterne les points de vue, chapitre après chapitre, entre Sonia et Lou. Sonia aime écrire, en réalité elle ne vit que pour ça. Lou, quant à elle, dessine depuis longtemps. Les deux jeunes filles commencent à discuter un peu par hasard sur un forum en ligne. Elles y parlent mangas, jeux vidéo, dessins. Puis peu à peu, leurs échanges deviennent plus fréquents, plus personnels. Sonia écrit, Lou prend le crayon pour donner vie à ses histoires. Ensemble, elles vont monter un projet de BD. Malgré l’écran qui les sépare, ces deux jeunes filles tissent peu à peu une magnifique amitié.

Ce livre a fait écho en moi, puisque je me rends compte que j’ai pu grâce à mon blog « rencontrer » des personnes que j’apprécie énormément et que je considère comme de réelles amies, bien que tout cela ne soit « que » virtuel. Je mets le « que » entre guillemets, puisqu’en lisant ce roman, je me suis rendue compte que ces amitiés « virtuelles » comptaient pour moi, et je pense que les personnes concernées se reconnaîtront dans mes propos. C’est aussi de ça dont parle Samantha Bailly. Pour l’instant, je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer l’une de vous, mais j’ai hâte que ce soit le cas. En février, Diane va venir à la maison et nous profiterons ensemble d’une passion commune (entre autres) : un concert d’Epica. Plusieurs années, au moins 7 ans, que nous discutons, que nous échangeons, et je la considère depuis bien longtemps comme une amie. Je suis très heureuse à l’idée de rencontrer mon amie pour de vrai !

Nos âmes jumelles, c’est aussi une histoire de tolérance et de persévérance. Samantha Bailly y aborde tous les thèmes de l’adolescence sans jamais tomber dans les clichés ou, au contraire, faire croire que tous les ados sont 100% heureux. J’ai adoré la justesse de sa narration, la vérité de ses propos.
Je pense que nous pouvons tous plus ou moins nous identifier à cette histoire, et c’est pour cette raison que je conseille Nos âmes jumelles à toutes et à tous.


* Captive, tome 1 : Les Nuits de Shéhérazade, par Renée Ahdieh
(448 pages)
Ma note : 5/5

J'ai été très surprise par ce premier tome qui, pour moi, pourrait largement se suffire à lui-même. Renée Ahdied nous plonge en plein Orient, aux côtés de Shéhérazade qui accepte d'épouser le jeune et sanguinaire calife du Khorassan, Khalid, dans le but de venger sa meilleure amie Shiva, assassinée par cet homme. En effet, Khalid exécute à chaque lendemain de noces sa jeune épouse. Shéhérazade va réussir à échapper à ce funeste sort en racontant à Khalid des histoires dont elle promet la fin le lendemain. Peu à peu, la jeune femme va tenter de découvrir pourquoi le calife agit ainsi.

Je n'ai jamais lu les contes des 1001 nuits, bien qu'ils m'attendent sagement sur ma liseuse, mais j'ai beaucoup aimé les allusions aux quelques légendes que nous connaissons toutes et tous et que Shéhérazade raconte à Khalid : la lampe du génie, le tapis volant, etc... Cependant, n'ayant pas lu les contes originaux, je ne serais pas vous dire si Renée Ahdied a réinventé ses légendes à sa manière ou si elle les raconte tels quels.

C'est captivant et dépaysant ! Je suis assez attirée par les coutumes, les contes et légendes des pays du Proche et du Moyen-Orient, et je trouve génial que ces paysages soient le théâtre d'un roman jeunesse/Young Adult : ça change !
Et justement, autre chose innovante que j'ai adoré : le niveau de langue. J'ai remarqué dans d'autres lectures de ce genre que les auteurs ont parfois tendance à prendre leurs jeunes lecteurs (de 15 à 25 ans, en gros) pour des idiots qui n'ont qu'un fiable bagage lexical. Ici, Renée Ahdieh adopte un style un brin soutenu sans tomber dans le pompeux et plutôt descriptif ce qui, pour moi, est vraiment appréciable et riche d'un point de vue littéraire.

J'ai adoré ce premier tome, et j'ai hâte que le tome 2 sorte bien que, comme je vous l'ai dit plus haut, il pourrait être un one-shot largement satisfaisant.
(NE LISEZ PAS LE RÉSUMÉ DE L'ÉDITEUR SI CE LIVRE VOUS TENTE : l'éditeur spoile à mort !!!)


* L'Elite, tome 1 : Résilience, par Joëlle Charbonneau
(320 pages)
Ma note : 2/5

Et une dystopie de plus, une ! Malgré les nombreuses bonnes critiques autour de cette saga, et notamment de ce premier tome, j’ai été très déçue par L’Elite qui, pour moi, n’est qu’un mélange plus ou moins convaincant de plusieurs best-sellers de la dystopie et/ou du Young Adult. Le Passeur pour l’aspect sociétal (dictature où tout semble trop parfait pour être réel),  Hunger Games pour le côté jeu mortel et Divergente pour l’ambiance générale.

Je vais quand même vous faire un bref résumé de l’histoire. Racontée à la premier personne du singulier, L’Elite nous permet de suivre Cia, une jeune fille qui étudie beaucoup depuis son plus jeune âge pour accéder à l’université, à l’Elite de cette société post-guerre (on ne sait pas particulièrement à quel siècle l’histoire se passe, mais au moins plusieurs siècles après nous). Cependant, avant d’accéder à l’université, le chemin n’est pas aisé. Il faut d’abord avoir été sélectionné pour le Test (une centaine d’élèves sélectionnés dans tous les « cantons » de la Communauté Unifiée), puis passer les épreuves de ce Test.

Voilà, c’est tout. C’est tout sauf original, tout sauf innovateur, tout sauf bien écrit. J’ai mis au moins plus de la moitié avant d’être un minimum dedans (et encore…) et les similitudes avec les trois œuvres citées plus haut m’ont tellement énervées que je n’ai pas apprécié ma lecture. Les personnages sont très prévisibles et leur personnalité n’est pas assez creusée.
J’avais lu sur Babelio que la fin de ce premier tome donnait envie de continuer la saga. Ça n’a pas été le cas pour moi : Joëlle Charbonneau a achevé son roman de sorte qu’il pourrait être un one-shot à la fin un peu ouverte.

Vous l’aurez compris, je ne lirai pas la suite parce que ça ne m’a pas spécialement emballé et aussi parce que ce premier tome ne mérite pas forcément de suite…




* Vous n'aurez pas ma haine, par Antoine Leiris
(144 pages)
Ma note : ---

Le 13 mai 2016, je vous faisais un article où, entre autre, je vous parlais de ce récit témoignage. Vous pouvez le (re)lire ICI.









Et vous, qu'avez-vous lu dernièrement ?

dimanche 27 septembre 2015

"Désormais, la solidarité la plus nécessaire est celle de l'ensemble des habitants de la Terre" - Albert Jacquard, généticien

Photo de Francesco Fantini pour l'association humanitaire Focus to Syria, en partenariat avec MSF
J'ai, ces derniers temps, beaucoup de mal à écrire pour le blog. Vous ne vous en rendez certainement pas compte, car la plupart des articles publiés ces trois-quatre dernières semaines étaient des articles pré-écrits, d'où le fait que le rythme de parution ne change pas. Mais aujourd'hui, j'ai voulu reprendre ma plume.
J'ai du mal à écrire par un cruel manque de temps, évidemment, mais aussi et surtout puisqu'avec toutes les choses qui se passent en ce moment dans le monde, écrire sur la beauté ou les cosmétiques me semble futile, dérisoire et presque égoïste. Je ne blâme pas mes collègues blogueuses et youtubeuses pour ce qu'elles font, mais d'un point de vu personnel, écrire sur ce genre de futilité me met en ce moment mal à l'aise.
Evidemment, je sais qu'il ne faut pas s'arrêter de vivre et qu'il faut profiter des moyens de divertissement à notre portée, pour tenter de nous changer les idées.
Mais se changer les idées implique-il le fait de se voiler la face ?

Je me sens idiote d'écrire sur le dernier rouge à lèvres à la mode, sur le "it" de la saison, alors que des centaines de milliers de personnes vivent des situations d'une dureté et d'une cruauté sans nom. Je me sens idiote de me plaindre du fait de me lever à 5h du matin et de mon rythme de travail, alors que des personnes n'ont pas d'autre recours que de quitter leur pays pour pouvoir (sur)vivre aux massacres perpétrés par ne organisation sordide, extrémiste, archaïque et terroriste.

Justement... Je suis outrée de ce que l'on peut lire, entendre ou voir dans les journaux, sur internet ou à la télévision. Je suis choquée au plus profond de mon être lorsque les réfugiés fuyant l'horreur sont, en Europe, comparés, à demi-mots, à des parasites, des êtres nuisibles propagateurs du tout nouveau mal du siècle.
L'Europe, et particulièrement la France, sont les premières à condamner la situation en Syrie, en Irak ou en Afghanistan ; les premières à donner des leçons... Mais quand il s'agit de tendre la main, on sent un doute, une hésitation, une réticence.

Avant d'être des Syriens, des Afghans, des Irakiens ou autre, ces personnes sont des êtres humains dotés d'un coeur, d'une sensibilité et surtout d'une mémoire qui ne pourra jamais effacer les atrocités qu'elle a pu voir. Il est évidemment compliqué de pouvoir accueillir tout le monde, de pouvoir fournir les ressources nécessaires, tant sur le plan vital que social. Mais abandonner des êtres humains dans leur détresse revient à fermer volontairement les yeux face à la misère et la désespérance, ce qu'on pourrait apparenter à de la non-assistance à personnes en danger.
Et même si cela n'aura aucun impact sur la situation actuelle, je suis très fière d'arborer aujourd'hui un tatouage qui transmet un message de paix et d'unité des être humains : All is One.

Parmi celles et ceux qui sont "contre" l'arrivée des réfugiés en France et plus largement en Europe (peut-on être contre le fait que des personnes désespérées tentent de survivre tant bien que mal ??), que penseriez-vous si le monde entier nous rejetait si nous étions dans une situation similaire à celle qui se passe actuellement au Proche et Moyen Orient ? A quelle vie peut-on prétendre lorsqu'on a préféré fuir le pays dans lequel on est né, dans le quel on a vécu, sans pour autant être soutenu par le reste du monde ?

Si d'un point de vue diplomatique, il existe des frontières, il n'y en a pas sur le plan géographique... J'ai beau être née en France, avoir la nationalité française et y vivre depuis ma naissance, la terre sur laquelle je marche, la terre "de la France" ne m'appartient pas. Ou du moins, elle ne m'appartient ni plus, ni moins qu'à une réfugier syrien.

Il nous faut maintenant prendre conscience de la situation et de ses conséquences. Mais aussi et surtout alimenter les liens solidaires et fraternels, des liens de soutien, entre les gens, qu'ils soient réfugiés, migrants ou citoyens du monde. Cela urge réellement, et notre conscience ne pourra supporter cette brèche de l'Histoire.
Je ne tiens pas à ce que mes petits-enfants aient honte de ma génération parce que nous avons préféré fermer les yeux plutôt que d'agir.

lundi 28 juillet 2014

Journal de Jérusalem #3

Photo par Thomas Coex, pour l'AFP
Vous pouvez relire les premiers numéros du Journal de Jérusalem en cliquant ICI.

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Jérusalem, le 28 juillet

Je suis originaire de Jérusalem, mais j’ai toujours apprécié Tel Aviv qui est une ville très jeune et dynamique, parfaite pour les jeunes qui aiment faire la fête. C’est pour ça que j’y suis allée ce week-end avec mon frère et nos cousins. Mais pas que pour ça. L’appellation Journal de Jérusalem de cette rubrique va donc être un peu faussée pour le billet d’aujourd’hui.

En fait, il y avait une manifestation samedi soir (le 26 juillet) organisée à Tel Aviv. Au début, nous voulions juste y jeter un œil, mais finalement nous avons fait part à cette manifestation puisqu’elle s’est déroulée dans le calme et surtout, reprenait des idées et des valeurs communes aux nôtres. Evidemment je tiens à préciser que nos plus jeunes cousins n’étaient pas avec nous. Nous avons tous les 5 entre 17 et 24 ans. Nous n’aurions jamais embarqué de jeunes enfants dans une manifestation, aussi pacifique soit-elle.

Photo par Thomas Coex, pour l'AFP
Cette manifestation a été bouleversante et poignante. Nous étions plusieurs milliers, à priori entre 5000 et 7000 personnes, à nous rassembler à Tel Aviv (sur la Place Yitzhak Rabin) pour élever notre voix contre les agissements meurtriers de l’Etat. Cette manifestation a été organisée par la gauche israélienne. L’opposition faite au Hamas est normale, puisqu’elle évite au pays de périr sous des menaces terroristes, mais c’est Gaza qui est le terrain d’affrontement et ça ce n’est pas normal.
Nous ne sommes pas contre notre pays et notre armée. Nous ne sommes pas antisionistes non plus. Mais nous sommes contre le fait que des civils, et surtout des enfants innocents, soient les premières victimes de ce conflit qui commence à devenir long et pesant dans notre vie quotidienne. Nous sommes contre la guerre.

En espérant que les choses changent, et vite.


Yaël Benaïm

vendredi 18 juillet 2014

Journal de Jérusalem #2

Bombardements à Gaza, photo d'Ibraheem Abu Mustafa
Première partie du Journal de Jérusalem à (re)lire ICI.

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Jérusalem, 17 juillet

Aujourd’hui je suis très en colère contre mon pays. Hier (le 16 juillet) il y a eu un énorme bombardement à Gaza. Jusqu’ici, rien de très changeant. Triste réalité. Mais quand Israël dit qu’elle ne s’en prend pas aux civils je suis vraiment désolée, énervée et triste de voir que des enfants ont été bombardés sur une plage. J’ai beau être israélienne je ne peux pas cautionner ça. Si Israël a « ouvert le feu » sur la bande de Gaza au début du mois, c’était justement parce qu’elle trouvait qu’il est inadmissible de s’en prendre à des civils, et pire, à des enfants. Mais depuis quelques jours, c’est ce qu’Israël fait en toute impunité.

A Jérusalem on ne sait plus réellement quoi penser. On aimerait que cette guerre s’arrête vite, mais on aimerait surtout que les morts de civils cessent encore plus vite. Le grand problème dans tout ça, c’est aussi que la plupart des médias étrangers (on y revient encore une fois !) confondent et mélangent un peu tout. Si on les écoute, le Hamas, Gaza et la Palestine sont dans le même lot. Il faudrait penser à remettre les points sur les « i » : c’est le Hamas (mouvement islamiste) qui bombarde. Pas les palestiniens. Donc le terme de « conflit israélo-palestinien » n’est pas réellement adéquat en ce moment, même si d’un point de vue historique il a longtemps été bien employé.

Funérailles d'enfants palestiniens le 16 juillet, à Gaza, photo de Mohammed Abed
Un cessez-le-feu, qu’ils appellent « trêve humanitaire », a été accepté des deux côtés à partir d’aujourd’hui, vers 10h. Elle devait durer jusque 15h environ. Très courte, cette trêve quand même… Mais pour être sur place je peux vous dire que cette trêve est loin d’être respectée, puisque en fin de matinée, les bruits des tirs de roquettes étaient toujours aussi présents que la veille ou l’avant-veille.

L’ONU commence un peu à mettre son nez dans tout ce foutoir, mais ce n’est pas encore assez, on attend toujours les vraies prises de décisions, mais surtout, les vraies actions de la communauté internationale. Paradoxalement, c’est l’UEFA (union des associations européennes de football) qui agit un peu, mais d’une manière assez étrange, et franchement inutile : elle interdit le déroulement de matches d’Europa League ou de Ligue des Champions en Israël « jusqu’à nouvel ordre ».

Aujourd’hui, on compte 231 morts palestiniens et 1700 blessés. Plus d’un millier de roquettes auraient été tirée sur Israël depuis le 8 juillet. Soit environ 100 roquettes par jour.


Yaël Benaïm

samedi 12 juillet 2014

Journal de Jérusalem #1

Source : Spire2013
Aujourd'hui, petite nouveauté sur le blog. Vous n'êtes pas sans savoir que la situation actuelle au Proche-Orient est désastreuse. Mon amie Yaël, pour qui je m'inquiète tous les jours, il faut l'avouer, est retournée chez elle, à Jérusalem, depuis fin-juin. Nous sommes constamment en contact afin qu'elle me donne régulièrement de ses nouvelles. Nous nous sentons toutes les deux très concernées par l'actualité, et nous avons décidé d'ouvrir ensemble cette série de billets : Journal de Jérusalem. Aussi souvent que possible, Yaël me fera parvenir des sortes de lettres, comme un journal de bord, que je partagerai avec vous.

NB : il est relativement "tabou" de donner son opinion quant à ce conflit qui, malheureusement, perdure depuis déjà beaucoup trop de temps. Dans cette série d'articles, ni Yaël ni moi allons prendre position ouvertement. Nous avons, bien évidemment, notre opinion, mais nous préférons la garder pour nous et en parler en privé.
Chacun est en droit de penser ce qu'il veut, de dire ce qu'il veut et de commenter de la manière qu'il le veut sous cet article, à condition de le faire dans le respect et d'éviter tout propos abusif et antisémite.
Chacune des photos illustrant chacun des billets ne sera PAS de Yaël qui ne préfère pas s'aventurer "sur le terrain". Le nom de la source des photos sera systématiquement donné. Au mieux, je donnerai le nom des photographes, même si parfois, celui-ci n'est pas forcément mentionné.

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Jérusalem, le 11 juillet

Avant toute chose, Ariane a voulu que je fasse une courte présentation pour cadrer un petit peu ce que je vais vous raconter et que vous me connaissiez mieux.
Je vais faire comme l’a dit mademoiselle Ariane, mais en version courte pour éviter de vous endormir. Pour faire court, je m’appelle Yaël, j’ai 19 ans et je suis actuellement étudiante en médecine à Paris V (Descartes). Je suis franco-israélienne (mon papa est français et ma maman israélienne), je suis née à Jérusalem et je suis partie à Paris à l’âge de 10 ans. Même si j’aime beaucoup Paris je tiens énormément à Israël et je vais le plus souvent possible à Jérusalem, où mes parents ont conservé leur maison, ma maison d’enfance. J’y retourne dès que j’ai un petit peu de vacances. J’y suis actuellement depuis le 26 juin.

Comme vous le savez, le pays est actuellement au cœur d’un énorme conflit avec la Palestine. Jusqu’ici, Jérusalem avait été relativement épargnée, mais depuis quelques jours, la ville est elle aussi touchée par les affrontements et les différents tirs. Si les médias (français, mais pas que !) n’osent pas encore le dire, ici on emploie bel et bien le mot « guerre » pour qualifier la situation actuelle.

Photo : Ahmad Gharabli, AFP.
Pour la plupart des médias étrangers, ce « conflit » est dû à l’assassinat des 3 jeunes israéliens qui avaient été enlevés le 14 juin 2014 et assassinés fin juin. Cet assassinat avait été revendiqué par le Hamas, le 30 juin 2014. Les réactions du gouvernement israélien avaient été très violentes. Je me souviens notamment d’un des ministres (je ne sais plus lequel malheureusement) qui avait dit « Israël doit donner une leçon au Hamas qu’il n’oubliera jamais ». Mais malheureusement, le conflit était là depuis bien plus longtemps, et le climat a toujours été tendu dans ce coin du monde (Israël, Palestine, Bande de Gaza, Liban, Syrie). On peut dire que l’assassinat de ces pauvres jeunes hommes n’a été que l’élément déclencheur de cette situation déplorable et inquiétante, tant pour Israël que pour le reste du monde.

De là où j’habite à Jérusalem, on entend de plus en plus les tirs. Les sirènes sont de plus en plus nombreuses. Certains tirs proviennent de Gaza mais d’autres aussi, et on en parle beaucoup moins, du Liban. La plupart des tirs de roquette visent Tel-Aviv, Zichron Yaakov et Sderot, et maintenant, Jérusalem (qui, il faut le rappeler, est une ville-frontière entre Israël et la Cisjordanie). Les bruits sont assez impressionnants au début, surtout quand vous n’avez jamais été au centre d’une telle guerre. Mais c’est triste à dire mais on finit un peu (toute proportion gardée !!!) à s’habituer au bruit, malheureusement. Je sais que mes parents sont très inquiets, et les plus jeunes de ma famille sont effrayés : ils n’ont jamais vécu une telle situation et il est compliqué de leur expliquer le pourquoi du comment. Le pire reste quand même quand ils nous demandent quand tout cela va cesser. Le problème est bien là : personne ne sait, et malgré l’appel au cessez-le-feu d’Obama envers le premier ministre (Benyamin Nétanyahou), le conflit est loin d’être fini.


Yaël Benaïm
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