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lundi 28 juillet 2014

Journal de Jérusalem #3

Photo par Thomas Coex, pour l'AFP
Vous pouvez relire les premiers numéros du Journal de Jérusalem en cliquant ICI.

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Jérusalem, le 28 juillet

Je suis originaire de Jérusalem, mais j’ai toujours apprécié Tel Aviv qui est une ville très jeune et dynamique, parfaite pour les jeunes qui aiment faire la fête. C’est pour ça que j’y suis allée ce week-end avec mon frère et nos cousins. Mais pas que pour ça. L’appellation Journal de Jérusalem de cette rubrique va donc être un peu faussée pour le billet d’aujourd’hui.

En fait, il y avait une manifestation samedi soir (le 26 juillet) organisée à Tel Aviv. Au début, nous voulions juste y jeter un œil, mais finalement nous avons fait part à cette manifestation puisqu’elle s’est déroulée dans le calme et surtout, reprenait des idées et des valeurs communes aux nôtres. Evidemment je tiens à préciser que nos plus jeunes cousins n’étaient pas avec nous. Nous avons tous les 5 entre 17 et 24 ans. Nous n’aurions jamais embarqué de jeunes enfants dans une manifestation, aussi pacifique soit-elle.

Photo par Thomas Coex, pour l'AFP
Cette manifestation a été bouleversante et poignante. Nous étions plusieurs milliers, à priori entre 5000 et 7000 personnes, à nous rassembler à Tel Aviv (sur la Place Yitzhak Rabin) pour élever notre voix contre les agissements meurtriers de l’Etat. Cette manifestation a été organisée par la gauche israélienne. L’opposition faite au Hamas est normale, puisqu’elle évite au pays de périr sous des menaces terroristes, mais c’est Gaza qui est le terrain d’affrontement et ça ce n’est pas normal.
Nous ne sommes pas contre notre pays et notre armée. Nous ne sommes pas antisionistes non plus. Mais nous sommes contre le fait que des civils, et surtout des enfants innocents, soient les premières victimes de ce conflit qui commence à devenir long et pesant dans notre vie quotidienne. Nous sommes contre la guerre.

En espérant que les choses changent, et vite.


Yaël Benaïm

vendredi 18 juillet 2014

Journal de Jérusalem #2

Bombardements à Gaza, photo d'Ibraheem Abu Mustafa
Première partie du Journal de Jérusalem à (re)lire ICI.

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Jérusalem, 17 juillet

Aujourd’hui je suis très en colère contre mon pays. Hier (le 16 juillet) il y a eu un énorme bombardement à Gaza. Jusqu’ici, rien de très changeant. Triste réalité. Mais quand Israël dit qu’elle ne s’en prend pas aux civils je suis vraiment désolée, énervée et triste de voir que des enfants ont été bombardés sur une plage. J’ai beau être israélienne je ne peux pas cautionner ça. Si Israël a « ouvert le feu » sur la bande de Gaza au début du mois, c’était justement parce qu’elle trouvait qu’il est inadmissible de s’en prendre à des civils, et pire, à des enfants. Mais depuis quelques jours, c’est ce qu’Israël fait en toute impunité.

A Jérusalem on ne sait plus réellement quoi penser. On aimerait que cette guerre s’arrête vite, mais on aimerait surtout que les morts de civils cessent encore plus vite. Le grand problème dans tout ça, c’est aussi que la plupart des médias étrangers (on y revient encore une fois !) confondent et mélangent un peu tout. Si on les écoute, le Hamas, Gaza et la Palestine sont dans le même lot. Il faudrait penser à remettre les points sur les « i » : c’est le Hamas (mouvement islamiste) qui bombarde. Pas les palestiniens. Donc le terme de « conflit israélo-palestinien » n’est pas réellement adéquat en ce moment, même si d’un point de vue historique il a longtemps été bien employé.

Funérailles d'enfants palestiniens le 16 juillet, à Gaza, photo de Mohammed Abed
Un cessez-le-feu, qu’ils appellent « trêve humanitaire », a été accepté des deux côtés à partir d’aujourd’hui, vers 10h. Elle devait durer jusque 15h environ. Très courte, cette trêve quand même… Mais pour être sur place je peux vous dire que cette trêve est loin d’être respectée, puisque en fin de matinée, les bruits des tirs de roquettes étaient toujours aussi présents que la veille ou l’avant-veille.

L’ONU commence un peu à mettre son nez dans tout ce foutoir, mais ce n’est pas encore assez, on attend toujours les vraies prises de décisions, mais surtout, les vraies actions de la communauté internationale. Paradoxalement, c’est l’UEFA (union des associations européennes de football) qui agit un peu, mais d’une manière assez étrange, et franchement inutile : elle interdit le déroulement de matches d’Europa League ou de Ligue des Champions en Israël « jusqu’à nouvel ordre ».

Aujourd’hui, on compte 231 morts palestiniens et 1700 blessés. Plus d’un millier de roquettes auraient été tirée sur Israël depuis le 8 juillet. Soit environ 100 roquettes par jour.


Yaël Benaïm

samedi 12 juillet 2014

Journal de Jérusalem #1

Source : Spire2013
Aujourd'hui, petite nouveauté sur le blog. Vous n'êtes pas sans savoir que la situation actuelle au Proche-Orient est désastreuse. Mon amie Yaël, pour qui je m'inquiète tous les jours, il faut l'avouer, est retournée chez elle, à Jérusalem, depuis fin-juin. Nous sommes constamment en contact afin qu'elle me donne régulièrement de ses nouvelles. Nous nous sentons toutes les deux très concernées par l'actualité, et nous avons décidé d'ouvrir ensemble cette série de billets : Journal de Jérusalem. Aussi souvent que possible, Yaël me fera parvenir des sortes de lettres, comme un journal de bord, que je partagerai avec vous.

NB : il est relativement "tabou" de donner son opinion quant à ce conflit qui, malheureusement, perdure depuis déjà beaucoup trop de temps. Dans cette série d'articles, ni Yaël ni moi allons prendre position ouvertement. Nous avons, bien évidemment, notre opinion, mais nous préférons la garder pour nous et en parler en privé.
Chacun est en droit de penser ce qu'il veut, de dire ce qu'il veut et de commenter de la manière qu'il le veut sous cet article, à condition de le faire dans le respect et d'éviter tout propos abusif et antisémite.
Chacune des photos illustrant chacun des billets ne sera PAS de Yaël qui ne préfère pas s'aventurer "sur le terrain". Le nom de la source des photos sera systématiquement donné. Au mieux, je donnerai le nom des photographes, même si parfois, celui-ci n'est pas forcément mentionné.

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Jérusalem, le 11 juillet

Avant toute chose, Ariane a voulu que je fasse une courte présentation pour cadrer un petit peu ce que je vais vous raconter et que vous me connaissiez mieux.
Je vais faire comme l’a dit mademoiselle Ariane, mais en version courte pour éviter de vous endormir. Pour faire court, je m’appelle Yaël, j’ai 19 ans et je suis actuellement étudiante en médecine à Paris V (Descartes). Je suis franco-israélienne (mon papa est français et ma maman israélienne), je suis née à Jérusalem et je suis partie à Paris à l’âge de 10 ans. Même si j’aime beaucoup Paris je tiens énormément à Israël et je vais le plus souvent possible à Jérusalem, où mes parents ont conservé leur maison, ma maison d’enfance. J’y retourne dès que j’ai un petit peu de vacances. J’y suis actuellement depuis le 26 juin.

Comme vous le savez, le pays est actuellement au cœur d’un énorme conflit avec la Palestine. Jusqu’ici, Jérusalem avait été relativement épargnée, mais depuis quelques jours, la ville est elle aussi touchée par les affrontements et les différents tirs. Si les médias (français, mais pas que !) n’osent pas encore le dire, ici on emploie bel et bien le mot « guerre » pour qualifier la situation actuelle.

Photo : Ahmad Gharabli, AFP.
Pour la plupart des médias étrangers, ce « conflit » est dû à l’assassinat des 3 jeunes israéliens qui avaient été enlevés le 14 juin 2014 et assassinés fin juin. Cet assassinat avait été revendiqué par le Hamas, le 30 juin 2014. Les réactions du gouvernement israélien avaient été très violentes. Je me souviens notamment d’un des ministres (je ne sais plus lequel malheureusement) qui avait dit « Israël doit donner une leçon au Hamas qu’il n’oubliera jamais ». Mais malheureusement, le conflit était là depuis bien plus longtemps, et le climat a toujours été tendu dans ce coin du monde (Israël, Palestine, Bande de Gaza, Liban, Syrie). On peut dire que l’assassinat de ces pauvres jeunes hommes n’a été que l’élément déclencheur de cette situation déplorable et inquiétante, tant pour Israël que pour le reste du monde.

De là où j’habite à Jérusalem, on entend de plus en plus les tirs. Les sirènes sont de plus en plus nombreuses. Certains tirs proviennent de Gaza mais d’autres aussi, et on en parle beaucoup moins, du Liban. La plupart des tirs de roquette visent Tel-Aviv, Zichron Yaakov et Sderot, et maintenant, Jérusalem (qui, il faut le rappeler, est une ville-frontière entre Israël et la Cisjordanie). Les bruits sont assez impressionnants au début, surtout quand vous n’avez jamais été au centre d’une telle guerre. Mais c’est triste à dire mais on finit un peu (toute proportion gardée !!!) à s’habituer au bruit, malheureusement. Je sais que mes parents sont très inquiets, et les plus jeunes de ma famille sont effrayés : ils n’ont jamais vécu une telle situation et il est compliqué de leur expliquer le pourquoi du comment. Le pire reste quand même quand ils nous demandent quand tout cela va cesser. Le problème est bien là : personne ne sait, et malgré l’appel au cessez-le-feu d’Obama envers le premier ministre (Benyamin Nétanyahou), le conflit est loin d’être fini.


Yaël Benaïm

samedi 9 novembre 2013

Concert Orphaned Land (Divan du Monde, le 7 novembre 2013)

Le concert d’Orphaned Land, c’est un peu le concert que j’attendais depuis quelques années. N’ayant pas pu y aller lors de la tournée de l’avant dernier album « The Never Ending Way of ORwarriOR », j’ai sauté sur l’occasion lorsque j’ai appris qu’ils tournaient pour la promotion de l’excellentissime « All is One ». De plus, le Divan du Monde (XVIIIème arrondissement) est une salle sublime, très conviviale dont l’acoustique est très honorable pour la petite taille du lieu.

Pour chauffer un peu la salle, le combo israélien avait fait appel à 3 premières parties : Mars Chronicles, un groupe français tout récent (formé en 2012) ; Khalas, un très bon groupe palestinien qui, comme Orphaned Land, mélange les sonorités orientales au metal ; et enfin Klone, autre groupe français, dans le genre metal extrême/psyché.
(Si vous désirez vous fournir les photos prises lors des premières parties, veuillez me contacter par mail, car je ne les publierai pas).

Orphaned Land a fait son entrée vers 21h15, et la salle est entrée en ébullition ! Pour ma part, c’était la première fois, comme je vous l’ai dit, que je voyais le groupe en concert, et l’énergie que les musiciens dégagent m’a vraiment épatée. Orphaned Land, en plus de faire un live performant, tant sur la quantité que la qualité, vous permet de vraiment vous éclater. Si vous voulez, un concert d’Orphaned Land, c’est une fête ! Une fête où tout le monde discute avec tout le monde, où tout le monde danse, et où tout le monde a la patate.
Sans parler du charisme des artistes, notamment Kobi Farhi, le chanteur qui, à lui seul, occupe la scène d’une manière hallucinante. C’est assez incroyable de voir que les musiciens s’amusent autant que nous : il est vraiment agréable de voir qu’ils aiment ce qu’ils font, et c’est cette passion et cette énergie communicatives qui fait du concert d’Orphaned Land un moment unique où tous les individus se mélangent le temps d’une soirée.

Evidemment, fidèle à lui-même, le groupe partage et véhicule un message de paix, de tolérance et d’harmonie dans le monde (un petit pied de nez aux réac’ qui qualifient le metal de musique de « sauvages » et de « sataniques ». Et toc !). Le groupe est, rappelons-le, un groupe israélien qui, formé en 1991, n’a pas eu au début de leur carrière un très bel accueil, notamment dans leur pays, mais également au Moyen-Orient en général. Comme l’a si bien dit Kobi Farhi qui est, on peut le dire, un véritable messager de paix, « chacun est libre de penser ce qu’il veut, de croire en qui il veut, d’aller où il veut, de manger ce qu’il veut ». C’est ce beau message que le groupe diffuse partout dans le monde depuis leur naissance, et encore plus avec leur dernier album « All is One » qui avec les morceaux « Children » (dédié aux enfants Syriens) et « Brother » (une chanson parlant des relations israélo-palestiniennes).

Du côté des morceaux joués, le groupe a choisi de jouer ses classiques en intégrant pas mal de morceaux du dernier opus. Evidemment, ils ont terminé leur live avec « Norra El Norra », comme la traduction du groupe le veut.
Voici la setlist complète du concert :
- Trough Fire And Water
- All Is One
- Barakah
- The Kiss of Babylon (The Sins)
- The Simple Man
- Brother
- Birth of the Three (The Unification)
- Olat Ha'tamid
- Let the Truce Be Known
- Sapari
- Ocean Land (The Revelation)
- Drum Solo
- Our Own Messiah (feat Devy Diadema de Mars Chronicles)
- Children  (feat Sébastien Ollive de Mars Chronicles)
- El Meod Na'Ala
- In Thy Never Ending Way
RAPPEL :
- The Beloved's Cry (acoustique avec seulement Yossi Sassi et Kobi Farhi sur scène)
- Norra el Norra (Entering the Ark) / Ornaments of Gold

Voici quelques unes de mes photos du concert :

Crédit photos : Ariane Piot. Pour tout éventuel emprunt, merci de me contacter par mail ou par commentaire au préalable.


Avez-vous déjà vu Orphaned Land ? Connaissez-vous ce groupe ?
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